Lafleur à 36 ; un maître palefrenier à 75 et sept palefreniers à 36 chacun ; un huissier de salle à 72. Et j’en passe, ne serait-ce que les pages Béroulte et Barriac dont il n’y a nulle mention au chapitre des gages et appointements, mais qui ont leur place à celui des maison et écurie.
Aussi ne faut-il pas s’étonner si le prince de La Roche-sur-Yon, faisant avec la cour le voyage de Fontainebleau, loue, pour l’hôtel qu’il possède dans la ville, vingt-huit lits par jour du 2 au 30 août 1683 ; et si, faisant celui de Chambord, il entasse ses officiers, pages et valets de pied, dans la maison qu’il a louée à un serrurier du pays.
Pour couvrir les 340 022 livres dépensées en 1684, il y a d’abondantes recettes ; la pension accordée par le Roi (60 000 livres), les nombreuses terres, les rentes sur la Ville, sur les gabelles de Languedoc, etc., enfin deux emprunts, l’un de 27 500 livres, l’autre de 15 000 (celui-ci destiné à payer les frais du voyage de Flandre et de Luxembourg). Malheureusement, la recette n’est que de 322 896 livres, y compris les reprises du compte précédent, qui se montent à plus de 121 000 livres, assez sensiblement inférieure à la dépense, 340 022 livres. Ne craignons pas pour cela que le prince de La Roche-sur-Yon mange jamais son bien : il est loin d’être prodigue. Ne croyons pas non plus, en songeant au lit de damas qu’il emporte, quand il fait la guerre, qu’il soit esclave de ses aises : il est capable de partir à l’improviste pour l’autre bout de l’Europe, — on le verra tout à l’heure, — sans autre rechange que la chemise qu’il a sur le corps.
A la fin du mois d’août 1685, les princes revenaient de combattre le Turc aux côtés de Charles V de Lorraine. Un effroyable scandale mêlait alors ses derniers échos à ce qu’on disait de leur vaillance. Le Roi venait de faire arrêter un courrier retournant auprès des princes de Conti avec des lettres de quelques dames et des courtisans les plus qualifiés, entre autres un Villeroy et deux La Rochefoucauld, dont l’un était justement le gendre du ministre Louvois. Et quelles lettres ! Et il y en avait plus de quatre cents ! Parmi « beaucoup d’ordures » et des « moqueries, » le Roi était traité de « gentilhomme campagnard affainéanti auprès de sa vieille maîtresse. »