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REVUE DES DEUX MONDES.

la Revue Die Deutsche Levant Zeitung, organe de défense des intérêts allemands, rédigée par moitié en français, et offrant à profusion des bulletins de souscription imprimés en notre langue.

La Foire de Beyrouth sera ouverte le 1er avril 1921. Elle doit répondre au triple but de développer les relations commerciales entre la France et la Syrie ; de donner une impulsion vigoureuse à l’agriculture, au commerce du pays, et de faire connaître certaines industries indigènes en voie de disparition ; de contribuer au rétablissement du calme dans les esprits, en substituant le souci du développement économique du pays à celui de l’agitation politique, affirmant ainsi de la façon la plus fructueuse les bienfaits de la collaboration française.

La foire comprendra une exposition d’échantillons français, une exposition de produits de l’industrie et de l’agriculture de la Syrie, une exposition agricole, une foire d’échantillons non syriens, un certain nombre d’attractions qui ne manqueront pas de plaire à la population syrienne. Il faut vivement souhaiter le succès de cette entreprise heureuse. Les économistes, industriels et commerçants français feront œuvre patriotique en y contribuant pour leur part.

En somme, les espoirs d’avenir peuvent être envisagés favorablement. Leur exposé se résume ainsi : les facilités commerciales qu’offre le Levant à la France sont les plus grandes. Le Syrien est particulièrement apte au commerce ; il parle notre langue ; son pays possède une monnaie émise au pair de la nôtre. Le Levant demande à l’importation tous les produits manufacturés, les manufactures, les matériaux que nous devons être en mesure de lui fournir. En échange, il peut devenir capable d’exporter en céréales et en coton à peu près tout ce qui est nécessaire à notre industrie nationale. Les chiffres escomptés par les spécialistes, après la mise en valeur du pays, dont un septième des terres cultivables est seulement exploité à l’heure actuelle, sont les suivants. Pour les céréales : 3 000 000 de tonnes dans la zone actuellement contrôlée ; 5 000 000 de tonnes dans celle que nous n’avons pas encore abordée ; soit au total 8 000 000 de tonnes de céréales disponibles pour l’exportation. Pour le coton, on peut escompter une production de 100 000 tonnes dans la zone occupée, 400 000 tonnes