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bassin de Homs et de Hama, vaste couloir propre à la culture dès que l’irrigation, qui y est possible, intervient. On aperçoit de riches vergers et des cultures plantureuses, partout où l’eau affleure. Les jardins sont parfaitement cultivés aux environs des villes. À Homs, on compte que la production des fruits et des légumes représentait avant la guerre une valeur d’un million.

Plus au Sud encore, le couloir de Homs conduit à la plaine fertile de la Bekaa, comprise entre le Liban et l’Anti-Liban. C’est une longue dépression de plus de 130 kilomètres de long sur 8 ou 10 de large. Le Litani et l’Oronte coulent à travers la plaine en sens opposé et arrosent sa riche terre d’alluvions. Les champs de céréales, les mûriers, les vignobles s’y succèdent sans interruption. La belle exploitation de la ferme modèle établie par les Pères Jésuites près de Zahlé est la preuve de tout ce que l’on peut tirer de ce pays.

La région de Damas, complétée au Sud par les plaines du Hauran, représente un site de verdure heureusement arrosé par les bras de la rivière Barada ; sur une superficie de 80 000 hectares, bien cultivée, s’étalent des cultures maraîchères et se pressent de nombreux vergers. La production, qui atteint 7 à 8 000 tonnes, a donné naissance en particulier à la fabrication des célèbres pâtes d’abricots de Damas. L’élevage est également possible dans les prairies bien irriguées.

Mais toutes les céréales sont importées du Hauran, qui est le véritable grenier de Damas, et dont la ville reçoit les 50 000 tonnes de blé et d’orge qui lui sont nécessaires. Un dixième à peine des 29 000 kilomètres carrés de terre arable du Hauran est en exploitation. Il est déjà récolté annuellement 230 000 tonnes de blé, dont 115 000 sont exportées. On voit tout ce qu’il est possible de tirer d’une pareille région.

La zone côtière est la moins riche en ressources agricoles de toutes les régions de la Syrie. Les plaines littorales manquent d’ampleur, et n’offrent pas d’aussi larges possibilités que celles de l’intérieur. Les environs de Latakieh produisent 2 500 000 kilos de tabac très estimé, dont la culture pourrait être étendue plus largement à la zone côtière. Akkar est au centre d’une plaine fertile et bien arrosée, dans laquelle on récolte le blé, l’orge et le maïs, à proximité du port de Tripoli. Le coton a été jadis cultivé dans la région ; les oranges, les olives, sont également une