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de mettre sur pied un plan d’organisation d’ensemble qui sera suivi dans la totalité du pays.

Il est vraisemblable que l’organisation de la justice comprendra le maintien provisoire des juridictions actuellement existantes en Syrie et au Liban, mais en y apportant quelques modifications pratiques, pour réaliser ensuite une organisation judiciaire nouvelle, destinée à remplacer les tribunaux consulaires français et étrangers.

L’organisation d’une bonne police complétera très utilement l’œuvre d’organisation judiciaire.

Au point de vue économique enfin, une œuvre immense reste à entreprendre pour la mise en valeur du sol syrien. La sécurité étant acquise, il faudra réaliser la création d’un solide outillage de voies de communication et des conditions de facilité et de régularité pour la mobilisation des terres. Le tout est à assurer progressivement, avec le concours des capitaux et des moyens locaux, avec, également, une collaboration financière de la puissance mandataire. Si l’effort est bien compris et heureusement développé, il doit ne s’agir là que d’une mise de fonds, d’un placement, à rendre prochainement rémunérateur. Les raisons qui permettent de l’espérer sont des plus sérieuses.

Pour permettre de les apprécier, il faut donner une place à l’étude des ressources du pays, de l’avenir économique de la Syrie, et de ses échanges commerciaux avec notre pays.

X. — LA VALEUR ÉCONOMIQUE DE LA SYRIE

L’effort qui a pu être consacré jusqu’ici à la mise en valeur du sol est minime. L’agitation qui a régné trop longtemps, l’incertitude du lendemain qui en résultait, l’insuffisance des voies de communication, n’ont pas permis une action qui peut être désormais méthodiquement commencée. La richesse du pays justifie l’entreprise. Que l’on en juge par un examen rapide de ses ressources.

Il existe, en Syrie, trois grandes régions de culture distinctes : la plaine d’Alep, prolongée à l’Est par la Haute Mésopotamie, et se soudant à la Syrie du Sud par le couloir de Homs à Hama et la plaine de la Bekaa ; la plaine de Damas avec le Hauran : la zone côtière.