Tamaris ; en Savoie, et de ce voyage-ci naîtra Mademoiselle de la Quintinie.
F. Buloz publia donc l’Homme de Neige, dont le premier titre fut « le Château des Étoiles. » Le texte initial fut toutefois allégé, car le directeur demanda à l’auteur maintes coupures, que celui-ci accorda allègrement, d’ailleurs.
À cette époque, George écrit à son ancien ami : « L’ordre s’est fait dans ma situation, l’ordre et rien de plus, car je ne sais pas économiser. » Nous le savions. « Bon cœur d’un côté, dit-elle encore, et faiblesse ou nonchalance de l’autre, je n’ai pas pu arriver à me reposer, et je ne sais si j’y arriverai jamais. » D’ailleurs elle déclare que, pour cela, peu lui importe, car elle aime le travail par-dessus tout, et sa santé se soutient. Mais la dot de sa fille a disparu, et dans sa petite fortune, que de désastres encore ! Puis, les amis exilés, ruinés, les familles autour d’elle manquant de pain, — à qui donc s’adressent les uns et les autres ? À George. — Donc, elle ne le cache pas, lorsque E. Aucante a pris sur lui d’offrir l’Homme de Neige à la Revue, dans un moment où l’auteur croyait F. Buloz trop indisposé « contre elle pour lui faire une ouverture quelconque, » elle trouve qu’il a été, cet Émile Aucante, bien inspiré.
Le roman de l’enfant prodigue parut du 1er juin au 1er septembre 1858, dans la Revue.
Les lettres de F. Buloz, depuis quelque temps déjà, sont écrites de Savoie. Il y accompagnait quelquefois son fils Louis, a qui les médecins ordonnaient les eaux d’Aix. C’est ainsi que le directeur de la Revue rêva un jour d’acquérir dans cette Savoie, redevenue italienne depuis 1815, ce qu’il désignait ainsi : une maison alpestre. Car il se reprenait à aimer ses montagnes, l’air vif et pur qui le frappait au visage en arrivant au milieu d’elles. Cet air léger, qui porte en lui tant de parfums, lui rappelait son enfance, et les prairies de Vulbens.
En juillet, il a lu, à Aix et à Genève, les épreuves de l’Homme de Neige. « Nous sommes allés au château de Chillon, ma femme, moi, et mes enfants. Nous avons trouvé votre nom écrit sur une colonne, non loin de celle où Byron a écrit le sien. C’est ma fille qui a découvert là votre nom et nous l’avons vu avec plaisir, comme un souvenir d’autrefois, des bons jours de notre vieux temps ! Nous avons passé là une belle journée, et ma fille en voyant le Mont Blanc ne voulait-elle pas