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lunette en faisant des catalogues astronomiques. En répétant les mesures de position d’étoiles voisines, il arrivait que les astronomes remarquaient des différences très grandes dans leurs éclats apparents relatifs, ce qui souvent permettait de constater la variabilité de l’une d’elles. On est arrivé souvent aussi au même résultat en comparant les éclats apparents, les grandeurs d’une étoile donnée telle qu’elle était exprimée dans des catalogues différents. Des différences inadmissibles entre les nombres indiqués ont conduit maintes fois à découvrir et étudier ainsi la variabilité des étoiles.

L’introduction en astronomie des méthodes photographiques a permis de multiplier ces découvertes en les rendant plus aisées. Il est évident en effet que la possibilité de voir, en quelques minutes de pose, une région du ciel contenant des milliers d’étoiles imprimées sur une plaque photographique qu’on peut ensuite étudier longuement à loisir, et la possibilité de répéter en des nuits différentes la prise du même cliché fournissent une mine presque inépuisable pour la découverte des étoiles à variation lumineuse. J’ai déjà eu l’occasion de parler ici même de cette belle entreprise qu’est la carte astro-photographique du ciel et qui, née à l’Observatoire de Paris, est devenue une des grandes œuvres scientifiques internationales. Les innombrables clichés pris par les méthodes qu’a mises au point cette belle œuvre française ou par des méthodes analogues ont amené la découverte de beaucoup d’étoiles variables.

La photographie a ici, — entre plusieurs autres, — l’avantage sur l’observation télescopique visuelle d’atteindre, par l’accumulation des impressions lumineuses sur la plaque, des étoiles trop peu brillantes pour être observables visuellement, fût-ce aux plus puissantes lunettes. C’est par la photographie qu’ont été ainsi découvertes un grand nombre de variables (comme nous disons abréviativement) et notamment les nombreuses et curieuses variables des amas stellaires, dont il fut déjà question naguère ici même. Parmi les procédés qui ont facilité beaucoup la découverte photographique des étoiles variables, il convient de citer l’emploi ingénieux du stéréo-comparateur.

Cet instrument, imaginé par Wolf, de l’Observatoire de Heidelberg, est construit de telle sorte que la lumière provenant de deux plaques photographiques est amenée dans un même oculaire grâce à un prisme à réflexion totale, qui y superpose les deux images. Grâce à un dispositif simple, on peut supprimer alternativement la lumière provenant de l’un ou de l’autre des clichés qui représentent tons deux, prise à des moments différents, la même région du ciel. En sup-