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était connue. C’était bien le cas, et on identifia par sa position, cet astre avec une étoile dès longtemps observée et qui figurait dans le catalogue de Bayer de 1603 sous le nom de Omicron Baleine.

Ainsi fut démontrée la variabilité périodique et rapide de l’étoile, et ces faits parurent tellement étonnants que les contemporains l’appelèrent la Merveilleuse de la Baleine, Mira Ceti. Depuis elle a été étudiée et suivie sans arrêt notamment par Hévélius qui en fit d’excellentes observations.

La durée de la périodicité de cette étoile, c’est-à-dire le temps qui sépare deux maxima ou deux minima de son éclat, varie suivant une loi connue entre 320 et 370 jours, c’est-à-dire qu’un an environ sépare deux maxima successifs. Quant à l’éclat de Mira Ceti, avec de petites fluctuations périodiques de son éclat maximum, il varie à peu près de huit grandeurs stellaires, l’étoile étant de grandeur 1,7 au maximum, de grandeur 9,6 au minimum.

J’ai déjà expliqué et je rappelle que les grandeurs photométriques des étoiles telles que les désignent les astronomes sont des nombres tels que dire que deux étoiles diffèrent d’une grandeur, cela équivaut à dire que l’une d’entre elles est deux fois et demie plus brillante. On en déduit que l’éclat de Mira Ceti est plus de quinze cents fois plus grand à son maximum qu’à son minimum ; tel est en effet le rapport des éclats de deux étoiles différant de huit grandeurs stellaires.

La découverte de la variabilité de Omicron Baleine fut suivie par d’autres analogues mais peu nombreuses. À la fin du xixe siècle, on ne connaissait encore que onze étoiles variables périodiques. Puis les découvertes analogues se multiplièrent et c’est par milliers qu’on compte aujourd’hui les étoiles variables connues dont le nombre s’accroît d’ailleurs chaque jour grâce aux méthodes raffinées de l’astronomie moderne.

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Les méthodes diverses de découverte et d’étude des étoiles variables se ramènent à trois types : méthode visuelle, méthode photographique, méthode spectroscopique. Visuellement, on peut les découvrir, soit à l’œil nu (ce fut le cas pour Mira Ceti) soit au télescope. La plus remarquable peut-être des étoiles variables, et dont nous reparlerons, a été reconnue telle visuellement en 1669 par l’astronome Montanari. C’est l’étoile Algol (ou bêta de la constellation de la Lyre) dont le nom arabe signifie le Démon.

Un grand nombre d’étoiles variables ont été découvertes à la