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d’absorber ces ressources et de les mettre sur pied de guerre.

Mais l’armée de guerre pouvant dorénavant n’être mobilisée que par échelons successifs, les unités du temps de paix seront à constituer de manière différente, suivant le numéro de l’échelon qu’elles sont destinées à pourvoir, leurs effectifs de paix étant d’autant plus forts que les délais de préparation de cet échelon seront plus faibles.

Nous aurons ainsi, dans l’armée de paix, des unités à effectif renforcé, d’autres à effectif normal, d’autres enfin n’ayant qu’un cadre mobilisateur, le nombre d’unités de chaque espèce étant exactement déterminé par l’importance de l’échelon qu’elles doivent contribuer à former.

Il va de soi que l’échelon à mobiliser le premier devant être rendu à pied d’œuvre dans le minimum de temps, les unités à effectif renforcé seront en temps de paix stationnées le plus près possible de la frontière, cette frontière étant actuellement le Rhin.

Ainsi pourra être déterminée, sans crainte d’erreur, l’organisation générale à donner à notre armée de paix, en vue de la guerre, avec le nombre d’unités de diverses natures à entretenir, leur encadrement et leurs effectifs.

Cette organisation étant établie, il faudra tenir compte, en outre, des nécessités résultant des intérêts que nous avons à soutenir hors de France, et du maintien de l’ordre à l’intérieur.

Nos charges hors de France sont bien déterminées dans tous leurs éléments. Nous connaissons les effectifs français et indigènes nécessaires aujourd’hui tant dans nos colonies, que dans les pays où un mandat nous a été confié par les Traités. Ces effectifs nécessaires sont à ajouter à ceux déterminés plus haut : leur total représentera notre effectif de paix.

Pour fixer la durée du service dans l’armée active, il suffira de retrancher de ce total le nombre d’indigènes et le nombre de militaires servant au-delà de la durée légale. La différence représentera le nombre de Français appelés nécessaires en permanence à l’ensemble de l’armée. Ce chiffre, divisé par l’effectif d’une classe, donnera le nombre de classes à tenir présentes sous les drapeaux, c’est-à-dire la durée du service. Par exemple, la présence de deux classes entraînerait le service de deux ans,