Page:Revue des Deux Mondes - 1921 - tome 6.djvu/925

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CHOSES VUES À WASHINGTON


8 novembre.

Après la manifestation, si chaude, si réconfortante de l’opulente et élégante Tuncoin station, — ces gares d’architecture sobre, aux revêtements et ornements de marbre, sont les vrais palais des États-Unis, — nous filons en automobile dans la soirée ensoleillée, glorieuse, par les avenues larges, par les rues plantées, si jolies et accueillantes, de Washington. Nous traversons le quartier des affaires. Toutes les maisons, tous les buildings sont pavoises. Les drapeaux forment des motifs de décorations aux fenêtres. Partout, naturellement, les bandes étoilées sont en plus grand nombre. Mais, presque partout aussi, les drapeaux des nations invitées. Beaucoup de français, presque a chaque maison, des italiens aussi, quelques anglais, des japonais. C’est une alliance gaie de couleurs qui s’agitent, saluent à toute hauteur dans l’air deux de la soirée tiède, et souhaitent la bienvenue de la ville aux hôtes de la paix.


UNE SÉANCE AU SÉNAT. — LES DÉLÉGUÉS AMÉRICAINS A LA CONFÉRENCE


10 novembre.

Cet après-midi, la salle petite, coquette du Sénat, élégante comme un salon de club avec ses pupitres bibliothèques, ses panneaux de cuir de Cordoue dans l’encadrement des colonnes, son parquet entièrement feutré d’un épais tapis, ses deux hauts vases de Sèvres, souvenirs de la mission Viviani-Joffre, est presque pleine. On se presse dans la tribune réservée aux invités