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LA GUERRE FUTURE ET L’AVIATION

AVIONS ET CUIRASSÉS
LES EXPÉRIENCES AMÉRICAINES

Ce n’est un mystère pour personne qu’on fait la guerre avec quelques principes et beaucoup de procédés[1]. Les principes restent immuables et les procédés changent à chaque conflit. L’erreur de ceux qui apprennent à faire la guerre en temps de paix consiste à prendre les procédés employés dans la lutte antérieure pour des principes immuables de celle de l’avenir.

Or, l’effort des chefs pour asservir les circonstances et les faire entrer dans le cadre de leur science est toujours resté sans effet. L’École de Guerre, qui a formé tant d’esprits vraiment supérieurs et qui nous a donné presque tous nos chefs, n’a laissé à la surface que ceux qui, écartant le dogmatisme, sont restés assez souples pour tenir compte de l’école de la guerre.

Cette dernière, on l’a bien vu, n’est nullement négligeable.

Ensuite il est nécessaire de faire remarquer qu’entre deux adversaires doués d’un même talent, de la même énergie et disposant de forces sensiblement égales, c’est celui qui a le plus d’imagination qui triomphe.

La science militaire pure peut permettre de livrer des batailles honorables, d’effectuer des retraites parfaites, sans

  1. Napoléon.