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elles s’abaissent à 40 millions et ne figurent pas aux prévisions pour 1922.

Grâce à ces compressions ou suppressions, le Haut-Commissariat ne demande plus à la France que 50 millions pour 1922. Et encore une dépense exceptionnelle figure-t-elle dans cette somme : 10 millions demandas pour des travaux publics urgents, surtout pour prolonger vers le Nord, de Lataquié à Antioche, la grande route littorale, dont l’achèvement doit être un puissant moyen de pacification, en faisant aux budgets des Alaouites et d’Alep, qui ne peuvent dès à présent supporter cette charge, une avance qui devra être remboursée.

Observons qu’on ne sauvait raisonnablement considérer comme constituant proprement le budget du mandat la totalité des 40 millions restant sur les prévisions budgétaires du Haut-Commissariat pour 1922. Les 13 millions environ demandés pour les œuvres d’enseignement et d’assistante répondent à une nécessité antérieure au mandat et qui lui reste extérieure. Sans doute, les subventions allouées aux œuvres qui ont été l’instrument principal de l’influence prodigieuse de notre langue et de notre culture en Orient, sont-elles inscrites presque toutes au budget du Haut-Commissariat et versées par ce dernier aux bénéficiaires. Il est normal que le Ministère des Affaires étrangères recoure à cet intermédiaire, qui est sur place, pour gérer ces crédits qui constituent comme le budget de l’influence intellectuelle et morale de la France en Orient. Nous voyons de même le Gouvernement des Indes être l’organe de toute l’action de l’Angleterre dans l’Agio méridionale et le Gouvernement de l’Indo-Chine remplir un office analogue en ce qui concerne les œuvres d’influence française dans la Chine méridionale. Mais si le Haut-Commissariat n’existait pas, on n’en aurait pas moins à faire vivre nos écoles et nos établissements hospitaliers. Ce n’est même pas seulement parce que le Haut-Commissariat a eu un souci plus immédiat que le Ministère ne pouvait l’avoir du développement de nos œuvres d’Orient que les crédits pour celles-ci ont augmenté. La baisse de la valeur du franc dans un pays qui est habitué à compter en livres or y est pour beaucoup. Et si les 13 millions que le général Gouraud demande à faire figurer au budget du Haut-Commissariat en 1922 au titre de l’enseignement et de l’assistance, non seulement en Syrie, mais encore en Palestine et on Cilicie,