exemple, 6 800 mètres dans le cirque Curtius et 3 560 mètres dans le beau cirque Copernic, dont le diamètre dépasse 90 kilomètres.
On compte plusieurs dizaines de milliers de cratères de toutes dimensions, repérés sur la lune. Beaucoup ont des noms, noms de savants le plus souvent, d’astronomes surtout, et qui sans cela seraient pour la plupart oubliés depuis longtemps, car il n’y a jamais eu sur la terre des milliers d’astronomes de génie.
La lune est donc proprement le Panthéon des astronomes. L’équité n’a pas toujours présidé à ces appellations. C’est ainsi qu’au XVIIe siècle, Riccioli, astronome médiocre et important (il y en a comme cela quelquefois), a donné son nom à un magnifique cirque lunaire, tandis qu’il appelait Galilée un tout petit cratère de rien du tout, situé à côté. Aussi, quand on regarde une carte de la lune, on se croirait tout à fait sur la terre.
On a beaucoup disputé sur l’origine des cratères lunaires et émis à ce propos certaines hypothèses fort fantaisistes. Celle d’une formation balistique, qui attribue ces entonnoirs à la chute de nombreux bolides, doit pour mille raisons être écartée. Il semble bien établi, par les magistrales études de Lœwy et Puiseux, qu’ils sont des à la pression de la masse interne incandescente de la lune, qui les a soulevés aux endroits de moindre résistance, puis, la masse interne se rétractant, le centre du dôme s’est effondré.
De ces cirques tous volcaniquement éteints aujourd’hui, il en est d’ailleurs de formation plus ou moins récente; comme le montre l’étude des photographies, les plus jeunes sont ceux qui empiètent sur les enceintes des cirques voisins. Car en géologie, comme aussi, à ce qu’on dit, dans les sociétés humaines, les êtres jeunes et vigoureux bousculent, pour se faire place, ceux dont la résistance a été affaiblie par leur plus longue durée.
Parmi la foule des cratères, les accidents sélénographiques les plus caractéristiques sont les vastes lâches sombres qui sont des plaines et qu’on appelle des « mers » (mer de la Sérénité, de la Tranquillité, des Crises, de la Putréfaction, etc.), bien qu’on n’y ait jamais décelé la moindre trace d’eau. Mais nous conservons malgré tout, par une sorte île respect filial, ces anciennes et baroques dénominations donnons par nos ancêtres en Uranie.
Au bord de ces « mers, » on voit aussi de véritables chaînes de montagnes, Apennins, Caucase, Alpes (ici les nomenclateurs ne se sont pas mis en frais d’imagination). Le sommet des Alpes lunaires qui se nomme le Mont Blanc, comme de raison, n’a que 3 618 mètres,