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périodique qui paraît dans la même capitale, Das innere Leben, nous a donné l’historique de colloques entre des Russes émigrés et des personnalités catholiques allemandes, en la présence de Mgr Ropp, colloques destinés à préparer les voies au rapprochement des Eglises. Mgr Ropp est cet archevêque de Mohilew qui, emprisonné par le gouvernement des Soviets, obtint sa libération par l’intermédiaire du Saint-Siège. En instance pour rentrer à Moscou, il a donc été le sujet et le bénéficiaire d’une négociation avec les bolchévistes, circonstance qui peut l’avoir préparé à devenir négociateur à son tour.

L’Osservatore romano du 7 février dernier, sous le titre Per l’unione dei Russi alla Chiesa cattolica, rapporte, d’après l’organe berlinois, que Mgr Ropp prit une part active à ces colloques, et qu’il assura être à même, par ses relations internationales, de provoquer une Union d’Associations catholiques en faveur de ce dessein. Nous ignorons jusqu’à quel point il lui a été possible de tenir parole, mais il nous semble qu’un des membres de ces réunions, — toujours d’après la même source, — a émis une proposition au moins aussi efficace, en opinant qu’il convenait de confier la propagande pour l’union des Eglises à des Congrégations religieuses opportunément choisies. Depuis la mise en vigueur du Traité de Versailles, les Congrégations où l’élément allemand prédomine, — et par exemple les Pères du Verbe divin de Steyl, — ont assez de sujets disponibles pour répondre à cet appel.

L’Angleterre catholique ne semble pas avoir marqué jusqu’ici beaucoup de sollicitude au rapprochement avec les Églises orientales. C’est bien plutôt l’Eglise anglicane qui prend cette politique à son compte, et qui entre, sur ce terrain, en rivalité directe avec le Saint-Siège. Au cours d’une remarquable monographie qui a paru en 1920 dans les Études, le P. Michel d’Herbigny a rappelé les étapes de cette tentative prolongée d’ « inter-communion, » dont on aurait tort de croire que la diplomatie anglaise se désintéresse, et pour cause. En tout cas, les voyages en Russie de William Palmer, de 1840 à 1851, et les relations que le célèbre journaliste W.-J. Birbeck avait eu l’habileté de nouer avec de hauts dignitaires de l’Eglise russe, mieux encore avec M. Pobjedonotzew en personne, ont abouti plus tard à des résultats officiels, auxquels sans doute l’Ambassade britannique à Saint-Pétersbourg n’a pas manqué de tenir