empire colonial et la statistique de notre flotte marchande pour obtenir un droit à la construction de croiseurs rapides et de destroyers en rapport avec nos intérêts.
En résumé, la question de la limitation des armements ne s’applique pas à nous actuellement ; mais nous devons prévoir l’avenir, en nous réservant pour plus tard la possibilité de construire autant de capital ships que notre situation mondiale nous le commande. D’ici là, nous demandons à jouir d’une supériorité marquée en instruments tactiques défensifs, sous-marins ou avions, et à entretenir une flotte légère en rapport avec l’étendue de notre domaine d’outre-mer. Sous cette réserve, employons-nous, de tout notre pouvoir, à calmer la fièvre d’armements navals qui agite le monde. Nous aurons à Washington un « standing » d’autant plus inattaquable que nous pourrons dire : « Ce n’est pas nous qui avons commencé à construire des navires. »
On a soutenu que, le sort de la France devant se débattre sur le Rhin, il fallait faire passer les préoccupations navales au second plan. Nous croyons avoir démontré qu’au contraire les deux questions sont connexes ; c’est faire preuve d’une singulière étroitesse d’esprit que de circonscrire dans nos frontières métropolitaines l’avenir de ce que nous appellerons l’Empire français, dans le sens qu’il faut attacher à ce mot, comme symbole de l’expansion de la race à l’extérieur, au même titre qu’il y a un Empire britannique, un Empire américain, un Reich allemand. Nous renonçons, dans ces conditions, à comprendre les interventions qui ont retardé le vote des crédits navals, et nous regrettons de penser que nous avons à combattre, au Parlement, deux sortes d’ennemis de notre puissance navale : les aveugles qui ne comprennent point son importance, et les démagogues qui font passer leur intérêt électoral avant celui du développement de nos forces sur nier. Nous comptons sur la clairvoyance patriotique de M. Raoul Péret pour orienter la Chambre, qu’il préside avec tant de distinction, vers une compréhension plus exacte de nos intérêts maritimes.
Certains redoutent qu’un tel programme ne porte ombrage à nos amis britanniques. Nul plus que nous n’est partisan du resserrement des liens d’amitié qui existent entre les deux nations. Mais c’est justement en raison de cette amitié, et parce