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REVUE SCIENTIFIQUE




FLÉAUX EXOTIQUES






Il y a douze ans, un groupe de pastoriens, sous l’égide et l’impulsion du maître Laveran, l’illustre découvreur du parasite de la malaria, fondait la Société de Pathologie exotique. Cette Société se proposait l’étude des maladies exotiques de l’homme et des animaux, celle de l’hygiène coloniale, de l’hygiène navale et des mesures sanitaires destinées à empêcher l’extension des épidémies et des épizooties d’origine exotique. Elle se proposait d’attirer à elle les médecins, les pharmaciens, les vétérinaires et les naturalistes qui exercent leur activité dans nos colonies et partout où nos missionnaires scientifiques font pénétrer l’influence et la civilisation françaises. Elle envisageait, avec la publication de leurs travaux, la possibilité de grouper et de répandre partout des notions précieuses.

Ce programme, la Société de Pathologie exotique l’a rempli entièrement. Le professeur Calmette, qui vient d’en prendre, après M. Laveran, la présidence, a pu le constater récemment avec cette modestie, — dès qu’il s’agit de soi, — et cet orgueil impersonnel, — dès qu’il s’agit de la France, — qui donnent tant d’autorité à son caractère.

Je voudrais aujourd’hui indiquer rapidement à nos lecteurs pourquoi l’œuvre d’une assemblée de savants telle que la Société de Pathologie exotique a pour le pays une importance grandissante et trop ignorée. Je n’aurai pour le bien faire qu’à m’inspirer des exposés magistraux, lucides et persuasifs que le professeur Calmette a faits à diverses reprises devant la Société elle-même.

Nul n’est plus hautement qualifié pour être un guide et un conseiller en ces matières que le savant qui a créé à Saïgon dès 1889