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L’un des deux commandants des régiments de marins commandera désormais l’avant, c’est-à-dire le front extérieur de Dixmude, la ville, le front de l’Yser et les troupes de soutien. L’autre commandera l’arrière, c’est-à-dire le front Nord et la réserve, avec l’obligation de fournir à l’avant les renforts qui lui seront demandés.

L’artillerie de campagne française est placée sous les ordres directs du commandant du groupement de l’avant. Je conserve la disposition des batteries belges et de l’artillerie lourde. Les deux commandants de régiment se relèveront mutuellement, tous les deux jours, et le commandant Varney, du 2e régiment, prend le commandement du groupe de l’avant dès réception de mon ordre.

D’autre part, je prescris à l’artillerie dont j’ai gardé la disposition d’entreprendre méthodiquement la destruction des fermes ou des maisons occupées par l’ennemi, et j’envoie une pièce de 75 belge se placer sur la berge de l’Yser Nord, dans une position qui lui permette d’enfiler les tranchées allemandes au Nord de Dixmude.

Ces diverses opérations sont entreprises immédiatement, mais les Allemands réagissent aussitôt, et il en résulte un duel violent des deux artilleries.

Au début de l’après-midi, divers renseignements qui me parviennent font prévoir une attaque générale par l’infanterie. L’artillerie lourde reçoit aussitôt l’ordre de battre la région d’Eessen et de Notre-Dame du Bon Secours.

Je me rends à Dixmude en vue d’apprécier la situation, et je profite de mon séjour dans la ville pour activer les travaux d’une demi-compagnie du génie qui m’a été laissée par le 32e corps, et à laquelle je fais faire des barrages, des cheminements défilés, et de nouvelles installations téléphoniques.

Cependant, aucune attaque ne se produit. En revenant sur la rive gauche, j’apprends une mauvaise nouvelle. Le commandant de Sainte-Marie vient d’être tué d’un éclat ou d’une balle de schrapnell à la tête, sur la berge de l’Yser Nord d’où il regardait les effets du tir de la pièce belge que j’y ai placée pour enfiler les tranchées d’en face. Vivement affecté par la perte de cet officier si consciencieux et si dévoué, je vais saluer son cadavre qui se trouve encore au point où il est tombé, presque pas défiguré. Je donne le commandement de son