descents, au fur et à mesure de leur propagation, les gaz nébulaires divaguant autour de la Nova.
Cette explication d’ailleurs n’est pas plus démontrée que les précédentes et, comme elles, elle soulève diverses objections. Adhuc sub judice lis est.
Passons rapidement sur la Nova découverte dans la constellation de l’Aigle en 1918 et dont l’éclat maximum dépassa la première grandeur et arrivons maintenant à la reine du jour, à l’étoile qui vient d’être découverte dans la constellation du Cygne.
La Nova Cygni 1920, ainsi qu’elle est dès maintenant baptisée sur les registres d’état civil des astronomes, a été découverte vers le 20 août dans la région boréale de la constellation. Comme il arrive toujours en pareil cas, un grand nombre d’astronomes, et même de non astronomes, revendiquent l’honneur de l’avoir aperçue d’abord. La question de priorité n’étant pas encore résolue, — c’est un peu ici comme pour la première bataille de la Marne dont l’initiative victorieuse voit son attribution encore contestée, — nous ne prononcerons aucun nom. D’ailleurs, j’avouerai que le mérite de la découverte d’une étoile nouvelle ne me paraît pas de ceux qui valent d’être chantés : il n’implique aucun effort intellectuel, aucune recherche systématique de la pensée vers l’inconnu, mais seulement l’habitude d’observer les constellations familières, la faculté d’y remarquer un objet insolite et aussi un temps favorable et sans nuage. C’est une question de temps et de lieu non moins que d’attention individuelle.
Lors de sa découverte, l’étoile était de troisième grandeur et demie environ, puis elle augmenta d’éclat quelques jours (sans qu’il paraisse, qu’elle ait au moment du maximum dépassé la deuxième grandeur), et ensuite elle a commencé à s’éteindre.
Des mesures que nous avons faites à l’observatoire de Paris, il résulte que la Nova était le 26 août au soir de grandeur égale à 2,29 et que trois jours après, elle n’était plus que de grandeur 4,00. Dans ces trois jours, l’éclat apparent de l’étoile a donc été réduit à peu près un cinquième de sa valeur (exactement 1/4,8). Si la diminution d’éclat continue avec cette rapidité et sans autres fluctuations, il est évident que la Nova aura bientôt cessé d’être observable.
D’autres observations de la Nova Cygni, d’une nature plus délicate, ont été faites à l’heure où nous écrivons ces lignes, elles ont été communiquées à l’Académie des Sciences à une de ses dernières séances et elles nous apportent des renseignements suggestifs sur la nature exacte des phénomènes dont est le siège cette étoile.