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cimentage, comme réparation de guerre, par les Allemands. Mais il en a été de cet espoir comme de la plupart de ceux qu’avait pu faire concevoir l’exécution honnête du traité de paix. Ce sont des entrepreneurs français et belges qui ont dû exécuter le travail. Actuellement, le cimentage s’achève à la fosse 9 de Lens, il est en cours à la fosse 11 et les 7 autres puits que l’on a décidé de cimenter seront achevés pour la fin de 1920.

Quand on aura terminé cette première opération, on pourra enfin commencer le dénoyage, pour lequel on emploiera, sur 15 puits, 15 pompes mastodontes, pesant chacune de 15 à 20 tonnes et suspendues dans le puits au bout d’un câble par un cabestan de 37 tonnes. Ces pompes centrifuges ont été construites de manière à débiter d’abord 2 000 mètres cubes par heure, quand elles seront près de la surface. A mesure que la pompe descendra dans le puits avec les progrès de l’épuisement, son débit diminuera. Quand on atteindra la base de la craie aquifère pour pénétrer dans le terrain houiller vers 130 à 140 mètres de profondeur, le débit sera encore de 5 à 600 mètres cubes par heure ; il tombera à 400 au niveau de 220 mètres et à 350 au niveau de 330 mètres. Ces niveaux de 220 et 330 mètres sont ceux où l’exploitation doit recommencer en grand.

Par les chiffres précédents, on voit que l’on commencera par extraire, sur l’ensemble de la concession, 30 000 mètres cubes d’eau à l’heure. C’est là un petit fleuve équivalent au 25e du débit de la Seine à Paris et dont on a dû très soigneusement étudier l’évacuation. En travaillant jour et nuit, on mettra près d’un an pour achever l’épuisement.

On n’aura pas besoin d’attendre jusque-là pour effectuer les réparations des cuvelages, en remplaçant les garnitures de bois ou les voussoirs de fonte endommagés par les explosions, ni même pour pénétrer dans les travaux de mine supérieurs qui commencent, sur certains puits, à partir de 80 mètres et pour les remettre en état. A partir du moment où l’on atteindra dans un des puits le niveau supérieur d’exploitation, l’abatage du charbon pourra vite reprendre. Une circonstance accidentelle permettra même d’extraire un peu de charbon auparavant, dès la fin de 1920. Il existe, en effet, à Lens, un puits 14 bis, dont le fonçage n’était pas achevé au moment de la guerre et n’arrivait pas au terrain houiller. Ne communiquant pas avec les