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en ciment armé. Quant à l’outillage, on a pu profiter de ce que les Allemands avaient dédaigné toutes les vieilleries, ne s’attachant judicieusement à détruire que ce qui était moderne. On a ainsi remis en service des machines et treuils datant d’un demi-siècle et, finalement, à force d’ingéniosité, de travail, de persévérance, on a pu sortir d’Anzin la première tonne de charbon dès le 31 décembre 1918.

Mais il reste à résoudre la question la plus grave de toutes, celle des eaux. Indépendamment des venues d’eau inévitables dans une mine en chômage, j’ai déjà dit que l’une des fosses, située sur la rive gauche de l’Escaut, la fosse Thiers, avait eu son cuvelage systématiquement crevé. Nous rencontrons donc ici, pour la première fois, ce problème capital de notre reconstitution minière ; mais il est préférable d’en remettre l’étude au moment où nous nous occuperons de Lens, qui a eu, non pas un seul puits, mais tous ses puits volontairement crevés. Je me bornerai à citer ici un cas où ce genre de réfection s’est trouvé particulièrement simple.

A l’Escarpelle (mine située plus à l’Ouest, entre Anzin et Lens) on a pu explorer les puits crevés, sur lesquels, heureusement, le mal commis n’avait pas réalisé tous les espoirs allemands, d’autant plus que les terrains encaissants sont la relativement peu aquifères. Ainsi, au puits no 7 bis, dont le cuvelage est en fonte, on a constaté trois brèches produites par des explosions, chacune sur environ 3 mètres de diamètre, à des profondeurs de 59, 66 et 64 mètres. Au puits no 8 également cuvelé en fonte, la brèche de même dimension, débitant 400 mètres cubes par jour, se trouvait à 45 mètres de profondeur. On a réussi à aveugler ces venues d’eau au moyen de béton ; puis on a fait, derrière le masque en béton, une injection de ciment qui a assuré l’étanchéité.

Quand les puits n’ont pas été crevés et que la mine a été seulement envahie par les introductions d’eau naturelles, le problème est toujours beaucoup plus simple. Il l’a été particulièrement à Anzin, par suite du peu de temps écoulé entre l’abandon des travaux et le retour des mineurs français. Quelquefois même les venues d’eau ont été assez faibles pour qu’on ait pu attaquer l’épuisement avec de simples tonneaux portes par des câbles. Mais il ne suffit pas, on le devine, d’avoir épuisé l’eau dans une mine pour pouvoir recommencer le lendemain