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des diplômes mieux adaptés tant à ses capacités qu’à ses besoins ; des guides pratiques, qui lui permettent de se retrouver dans le labyrinthe de nos institutions scolaires ; des bureaux de renseignements, des listes de pensions et de logements, des comités qui l’accueillent et qui le dirigent : autant de mesures heureuses, récemment prises, que nous ne devons pas considérer comme suffisantes, qu’il est indispensable d’étendre, et qui sont parmi les conditions nécessaires de notre expansion.

Et nous voulons coordonner notre effort. Bien nous avait pris, avant la guerre, de fonder une institution comme l’Office national des Universités et écoles françaises, chargé de choisir parmi le personnel enseignant, et de n’envoyer au dehors que des échantillons de marque. Sans doute il n’est pas sûr d’atteindre, avec chaque individu, la perfection idéale : au moins l’étranger qui s’adresse à lui est-il sûr de recevoir, pour ses écoles, des maîtres rompus aux disciplines françaises : quelquefois l’élite de notre jeunesse. La guerre a augmenté son importance, précisément parce qu’il représente l’organisation et l’ordre ; sous l’impulsion de son très actif directeur, M. Petit-Dutaillis, il s’accroît sans cesse : il a maintenant un bureau à Londres et un autre à New-York. Il en va de même du Groupement des Universités et grandes écoles de France pour les relations avec l’Amérique latine, qui administre à part une des plus riches provinces de cet immense empire. — Comme ils devaient se sentir isolés, perdus, et quelquefois découragés, les maîtres de français épars dans tout l’Univers ! Pour eux est née, depuis un an, une revue qui ne veut pas être autre chose qu’« un guide pour l’explication des choses de France, » et qui s’appelle d’un beau nom, la Civilisation française. Elle les tient au courant de ce qu’on pense, de ce qu’on croit chez nous ; elle leur fournit des solutions possibles aux problèmes que l’étranger leur posera. Elle les dirige et elle les inspire. Elle resserre le lien qui les attache à la mère-patrie. — Mais ces maîtres, d’où sortent-ils ? Quelle formation ont-ils reçue ? À côté de ceux qui présentent des titres authentiques, n’en est-il point qui sont de simples aventuriers ? Justement, la question des « professeurs forains, » qui préoccupait les bons esprits, est une de celles qu’une organisation nouvelle va permettre de résoudre. Une école faite expressément pour leur usage s’ouvrira dès la rentrée prochaine à la Faculté des lettres de l’Université de Paris.