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A la 4e armée, dans l’après-midi du 28, vers 17 heures, il écrit :

Je ne vois pas d’inconvénients à ce que vous restiez sur la Meuse, mais il y aura lieu, dès demain matin, de reconstituer vos forces sur les hauteurs au Sud-Ouest de la Meuse. Le 31 août, toujours à la 4e armée :

Je ne comprends pas cette accumulation de forces à votre droite, qui est contraire aux instructions que je vous ai constamment données et qui rend toute manœuvre impossible. En conséquence, je vous prie d’élargir votre dispositif vers l’Ouest en poussant le corps colonial vers Séchain et le 12e corps vers Sommepie. Constituez-vous des réserves pour appuyer le détachement Foch.

Le 28, à 9 heures du matin, au général Lanrezac :

La 5e armée attaquera le plus tôt possible les forces qui se sont avancées hier contre les Anglais ; elle se couvrira à droite avec minimum de forces et se reliera de ce côté à grande distance.

Et, dans la nuit du 28 au 29, toujours à la 5e armée :

Hier 28, l’ennemi a refoulé vers l’Ouest les divisions de réserve qui se dirigeaient vers Péronne et Brie, il menace directement la zone de débarquement des éléments de la 6e armée ; il est essentiel que l’action de la 5e armée soit aussi énergique que possible.

On saisit sur le vif le procédé de Joffre : subordonnant l’action de chaque armée à sa conception générale, il se sert de Langle de Cary pour aider à la naissance de l’armée Foch, de l’armée Foch pour appuyer l’armée Lanrezac, de l’armée Lanrezac pour aider à la naissance de l’armée Maunoury.

Comme il l’avait prévu, le 29 entre 12 et 13 heures, la 6e armée rend compte que le combat, qui était très violent sur son front, a cessé brusquement vers midi, et que l’ennemi a marqué un mouvement de recul. C’est l’ensemble de ces dispositions et l’offensive de Guise qui produisaient, leur effet.

Le 30 août, dès que la bataille de Guise est livrée, ordre est donné au général Lanrezac de profiter de son succès pour reporter ses forces derrière la Serre.

Et, le 1er septembre, au général Maunoury, qui se montre prêt à attaquer :

8 h. 20. Vous appréciez très nettement la situation, mais en