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qu’il peut reconnaître pour avoir certainement voulu et exécuté l’assassinat.

Le docteur m’en indique trois, d’une façon nettement affirmative, et je les fais passer par les armes séance tenante, après quoi je dirige le reste sur le Quartier Général de la division belge la plus proche, sous bonne escorte.

Le général d’Urbal, à qui j’ai rendu compte, met à ma disposition deux bataillons de tirailleurs sénégalais, qui m’arriveront dans la journée. La 5e D. A. à qui j’ai fait appel aussi, m’envoie un bataillon.

En revanche, je suis avisé que la brigade Meyser doit rejoindre immédiatement sa division, et je me sépare à regret du vaillant colonel Jacques qui a si bien tenu dans l’enfer de Dixmude, et de ses troupes dévouées qui ont subi des épreuves très rudes aux tranchées des avant-postes, en mélange étroit avec nos marins.

Ces divers mouvements de troupes m’amènent à prescrire l’exécution immédiate du nouveau dispositif suivant :

La tête de pont (Dixmude et ses avant-postes) est commandée par un capitaine de frégate (Pugliesi-Conti) assisté d’un major belge et d’un chef de bataillon de tirailleurs sénégalais. Elle dispose de deux bataillons de sénégalais, d’un bataillon belge de la 5e D. A. et d’un bataillon de marins. A l’Ouest de l’Yser, toujours les deux mêmes secteurs disposant chacun de six compagnies de marins, dont quatre sur la berge du fleuve et deux en soutien.

Au front Nord, le 19e bataillon de chasseurs occupant le chemin-digue, avec avant-postes à la ferme Roode-Poort. Au carrefour d’Oude-Barreel, deux bataillons de marins en réserve, à ma disposition.

En raison des progrès de l’ennemi sur la rive gauche, je déplace nos batteries lourdes, déjà trop bien repérées, et je les place : les 155 près de la ferme Bien Acquis, les 120 au Nord de Lampernisse.

Je me réserve l’emploi de l’artillerie, et je porte mon Q. G. au carrefour d’Oude-Barreel, tout en maintenant mon P. G. à la gare de Caeskerke.

Les mouvements de troupes pour les relèves sont gênés par le bombardement qui reprend au début de l’après-midi, et donnent lieu à quelques mécomptes de la part de compagnies qui quittent leurs postes sans être remplacées, ce qui m’oblige à