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l’émir Feyçal. À Beyrouth, nous n’avons rien à redouter directement pour notre Faculté de médecine, pour la Faculté orientale des Pères Jésuites, pour l’Université Saint-Joseph, pour le Collège des Frères de la doctrine chrétienne, pour les deux collèges de la Mission laïque, pour le Collège maronite de la Sagesse, le Collège patriarcal melchite, le Collège de Saint-Jean Maron, les Écoles de l’Alliance israélite, des Capucins, des Frères, des Dames de Nazareth, des Sœurs de la Sainte-Famille, des Filles de la Charité, de l’Alliance française. J’arrête là cette énumération, mais elle n’est point limitative, et j’omets certainement beaucoup de fondations intéressantes. De même, les Lazaristes d’Antoura et de Broummana, les Maristes de Jounieh, de Batroun, de Gebaïl, d’Amchit, de Deir et Kamar, de Sidon, les sœurs de la Sainte-Famille de Baabdah, les Filles de la Charité de Zouck, les Jésuites de Ghazir, de Zahlé, de Hammana, de Bikfaya, de Gezzine, de Tanaïl, de Ksara, les Capucins de Baabdeth, les Filles de la Charité de Phannès et de Broummana, les Frères et autres instituteurs de Beit-Méry, les Sœurs du Bon Pasteur de Hammana, les Frères et les Sœurs de Beskinta, de Sour, de Lattaquiéh, de Tripoli, peuvent désormais continuer librement, à l’abri du drapeau tricolore, leur active et féconde propagande française.

Lorsqu’il est entré victorieusement à Damas, le général Gouraud y a trouvé un collège des Lazaristes, où venaient, pour apprendre le français, les enfants des premières familles de la cité, ainsi que ceux du Hauran et de l’Arabie; il y a trouvé un collège patriarcal grec catholique, où notre langue était aussi fort bien enseignée; il y a trouvé des écoles dirigées par l’Alliance israélite, par les Filles de la Charité, par les Franciscaines de Marie. En arrivant à Homs et à Alep, nos troupes y ont vu également des œuvres de toutes sortes, créées ou protégées par nous ; et, à chaque pas qu’elles faisaient, elles ont pu relever des traces de notre traditionnelle influence. Beaucoup de ces établissements ont eu, en ces dernières années, à souffrir cruellement de la guerre. Des maîtres ont été mobilisés, d’autres expulsés; les élèves se sont dispersés; les classes se sont vidées. Mais, depuis que nous avons clairement montré notre volonté de ne rien abandonner de nos droits en Syrie, une reprise se fait déjà sentir, il dépend de nous qu’elle s’accélère. Dans le reste de la Turquie d’Asie, la pénétration française est bien compromise. En Orient, autant et plus que partout ailleurs, la paix sera une création continue.

Mais si graves que soient ces questions d’avenir, c’est toujours