l’enseignement de l’histoire aux jeunes Français. Nos plans d’études ressemblent à celui que Metternich avait vraisemblablement rédigé à l’usage du pédagogue auquel il avait confié « l’Aiglon. » L’histoire de l’ancien régime s’y résume en traités dont l’écolier doit ignorer la cause, et la création de l’unité française apparaît comme le résultat d’une génération spontanée. L’œuvre de nos pères mérite mieux. Lisons : « Politique extérieure de Louis XIV. Louis XIV et la succession d’Espagne ; acquisition de territoires. Les coalitions contre la France. » Et, en note, une recommandation à peu près identique au bas de toutes les pages : « Il ne sera pas fait d’exposé complet des guerres de Louis XIV. Le professeur étudiera seulement, à titre d’exemple, les épisodes principaux d’une de ces guerres. » Les guerres du Premier Empire ne sont pas entièrement proscrites ; elles sont indiquées sous le titre : « La Politique extérieure de Napoléon. »
On croit entendre l’ « Aiglon » dire :
Qu’est-ce que c’est que ça le traité de Presbourg ?
C’est l’accord, Monseigneur, par lequel se termine
Toute une période…
Signalons en passant le traité de Tilsilt…
Mais on ne faisait donc que des traités ?…
Il serait fâcheux que la « Politique extérieure » de la France
de 1914 à 1919 fut résumée pour nos enfants dans le traité
du 28 juin.
Le souvenir de la grande Guerre doit maintenir l’union entre tous les Alliés en même temps qu’entre tous les Français : ce sera la conséquence de la victoire, mais non celle du traité.
Il faut le dire, la France estime que les conditions de la paix ne répondent pas aux besoins de sa sécurité, à son rôle dans la guerre, au sang qu’elle a versé, aux dépenses qu’elle a faites, aux pertes qu’elles a éprouvées par les dévastations de l’ennemi. Elle compare sa situation à celle de ses Alliés et pense qu’ils n’ont pas été justes envers elle.