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selon l’hémisphère, en y produisant des champs magnétique » opposés dont les effets tendent à se balancer à une certaine distance du soleil), même, dis-je, en ce cas, l’effet magnétique produit sur la terre serait inappréciable à nos instruments.

Tout récemment, Hale et ses collaborateurs ont recherché si, à côté des champs magnétiques locaux des taches, le soleil ne présentait pas un champ magnétique général analogue à celui de la terre. Par des méthodes très délicates, ils ont réussi à mettre en évidence l’existence d’un tel champ global : son intensité est bien plus faible que celle du champ des taches ; elle ne dépasse en aucun cas 50 gauss, c’est-à-dire le centuple du champ magnétique terrestre. Chose curieuse, sur le soleil comme sur la terre les pôles magnétiques ne coïncident pas avec les pôles de rotation. L’axe magnétique, dans le cas du soleil, est incliné d’environ 6 degrés sur l’axe de rotation.

Quoi qu’il en soit, ce champ magnétique global ne peut pas plu » que le magnétisme des taches solaires, — le calcul rétablit facilement, — expliquer l’action du soleil sur le magnésium terrestre, et ainsi se trouve nettement établie, non plus sur des raisons de vraisemblance, mais sur la réalité, la conclusion de lord Kelvin.

Il fallait donc chercher ailleurs l’explication de la sympathie qui qui lie le soleil à nos boussoles. C’est ce que les découvertes récentes sur les radiations électriques ont permis de faire.


Si l’énergie qui cause les mouvements réguliers de l’aiguille aimantée, ses perturbations intenses et les phénomènes connexes, ne provient pas directement du soleil, il y a un moyen, et il n’y en a qu’un seul, d’échapper aux difficultés soulevées. C’est d’admettre que cette énergie se trouve en réalité sur la terre elle-même et que le soleil n’agit qu’en la déclenchant, de même que la capsule de fulminate de mercure des obus déclenche l’énergie énorme contenue dans la mélinite, de même encore, — pour prendre une comparaison plus adéquate à notre sujet, — que dans la télégraphie ordinaire ou sans fil, un courant électrique très faible peut mettre en jeu une énergie très grande et disproportionnée avec l’intensité minime des ondes excitatrices, grâce à l’intermédiaire du relai.

Suivant une idée émise il y a longtemps déjà par l’illustre Gauss : « Si nous éliminons des fantaisies sans fondement, nous ne pouvons, pour expliquer les variations magnétiques, songer qu’à des courants galvaniques circulant dans l’atmosphère. » « Or,