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Noulette. Il ajoutait qu’à son avis, Notre-Dame de Lorette paraissait « solidement tenue par l’ennemi. »

A 13 heures, je me rendis à Bouvigny où j’appris que le général commandant la 3e division de cavalerie avait mis de escadrons pied à terre dans les bois de Noulette à raison de 35 cavaliers par escadron ; puis à 13 heures 15, j’arrivais sur la crête des bois de Bouvigny où je fus arrêté par un groupe de batteries à cheval qui tiraient en travers de la route. C’était l’artillerie de la première division de cavalerie « chargée de l’attaque » de la Chapelle de Notre-Dame de Lorette par l’Ouest.

Le général était debout sur le talus du chemin. Je me présentai à lui et lui demandai des renseignements sur sa situation.

— C’est bien simple, me répondit-il. J’ai trois brigades et un groupe cycliste. J’ai engagé sur la crête mon groupe cycliste et une brigade chargée du combat à pied. J’ai placé à leur droite la seconde brigade avec mission de profiter de la première occasion favorable pour intervenir à cheval par le combat à l’arme blanche ; et j’ai gardé en réserve ma brigade de cuirassiers, là, derrière moi. Le groupe d’artillerie prépare et soutient l’attaque de la brigade à pied et du groupe cycliste.

J’allai voir le général commandant la brigade de dragons chargée du combat à pied :

— C’est bien simple : j’ai deux régiments et un groupe cycliste, me répondit-il, j’ai chargé un régiment de l’attaque à pied avec le groupe cycliste et j’ai mis l’autre régiment là à côté de moi en réserve à cheval, prêt à intervenir à la première occasion favorable sur la crête.

Je n’ai pas pu voir le colonel commandant le régiment chargé de l’attaque à pied, mais il est probable qu’il a dû également, comme le prescrivait le règlement, mettre deux ou trois escadrons pied à terre avec le groupe cycliste et conserver un ou deux escadrons disponibles près de lui comme réserve à cheval.

— Et les effectifs, mon général ?

— Trente-cinq cavaliers à pied par escadron et une centaine de cyclistes.

Résultats : l’attaque « à fond » sur Notre-Dame-de-Lorette prescrite à tout le corps de cavalerie avait été menée effectivement, du côté des bois de Noulette, par 300 cavaliers pied à terre,