de Maud’huy et le lieutenant-colonel des Vallières. Au bout de dix minutes celui-ci vint nous trouver et nous confia :
— Le général Foch a dit : « Faites-vous amocher jusqu’au dernier, mais tenez comme des poux. Pas de repli. Tout à l’attaque. »
Et il ajouta :
— Il paraît que les Allemands « sont aussi amochés que nous, » ça en dit long ;… mais ils ont plus de munitions !
Et immédiatement il remit à l’un de nous l’ordre d’attaque à porter à la brigade de chasseurs.
Ainsi, le sort en était jeté. On allait y aller de « sa dernière carte »… sans savoir ce que devenaient la 13e division d’infanterie et la cavalerie.
À 11 heures 30, un officier venait rendre compte de la façon dont était lancée l’attaque de la brigade Olleris : 3 bataillons en première ligne, 1 bataillon en réserve ; et l’on remettait au général de Maud’huy la traduction d’un radiotélégramme allemand intercepté pendant la nuit : c’était un radio de la IVe armée à Marwitz, daté du 5 octobre, 23 heures 15, et prescrivant au corps de cavalerie no 2 de tourner la résistance ennemie sur les hauteurs de Bouvigny et d’agir contre le flanc gauche ennemi.
Le lieutenant-colonel des Vallières fit un croquis où il traduisit ce renseignement par un vaste mouvement enveloppant, partant de Douai, passant par Lille et Bailleul et se rabattant sur notre gauche à Béthune… Le général de Maud’huy ordonna alors d’arrêter les débarquements de la 6e division de cavalerie à Béthune et de les reporter plus au Sud.
À midi, le général de Maud’huy apprit que le 10e corps avait définitivement perdu Beaurains dans la matinée ; et, à 13 heures, n’ayant reçu aucune nouvelle de l’attaque de la 13e division sur Liévin ou sur Lens et de la masse de cavalerie sur Givenchy, il me donna mission d’aller voir le général Conneau et le général Maistre pour leur demander « ce qui se passait. »
Le lieutenant-colonel des Vallières me chargea en outre verbalement d’exposer au général Conneau comment le général de Maud’huy envisageait la parade à faire contre le mouvement de Marwitz : le corps de Mitry devait cesser de prendre part à l’attaque générale sur Givenchy, faire face au Nord, avec mission de barrer à Marwitz la route de Bailleul à Béthune. Enfin,