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message du général Joffre disant en substance au général de Maud’huy : « Bravo ! Allez-y ! » le lieutenant-colonel des Vallières expédiait en toute hâte au corps provisoire et au 10e corps deux officiers pour « les retenir, » arrêter les ordres de retraite ; leur dire de « tenir à tout prix » et les prévenir qu’au lieu de « partir, » l’armée allait repasser a « l’attaque générale !… »

La France était sauvée.

La retraite vers Abbeville ou Calais était évitée… Les futurs sous-marins allemands n’auraient pas leurs ports dans le cœur de la Manche…

Qu’avait apporté, qu’avait promis, que savait de plus que nous le général Foch ? Je l’ignore. Mais je sais qu’en arrivant ce jour-là, à cette heure critique, il nous a aidés à GAGNER une partie perdue.

Alors, comme par miracle, les physionomies s’éclairèrent, et le lieutenant-colonel des Vallières rédigea pour la cavalerie des ordres énergiques. — les deux corps de cavalerie étaient réunis sous les ordres du général Conneau, et ils devaient attaquer l’aile droite ennemie. « où qu’elle se trouve, » dans la région Souchez-Angres de manière à la rejeter vers l’Est et à dégager ainsi la gauche du corps provisoire. L’attaque devait viser le flanc droit des troupes de l’aile droite ennemie (onze heures).

Mais, voici qu’à midi arrivait un compte rendu rédigé à onze heures par le général d’Urbal avant que celui-ci eût reçu l’officier lui apportant le contre-ordre extraordinaire changeant la retraite en offensive.

L’attaque du général Quiquandon, sur les hauteurs Souchez-Givenchy, avait échoué, et le général Fayolle envisageait la nécessité de « commencer un mouvement de repli, » sur le front Carency-Mont-Saint-Eloy, en tenant le plus longtemps possible la hauteur de la route Souchez-la-Targette. « Il était impossible » de continuer à tenir le front Bailleul, Athies, Chapelle-de-Feuchy après le recul de notre gauche. Le général Drude allait lier son mouvement à celui du général Fayolle dans la direction générale Mont-Saint-Éloy et Étrun en prenant comme position intermédiaire Ecurie, Roclicourt et Saint-Laurent. Le mouvement de repli du général Barbot allait s’opérer par le Sud d’Arias et Dainville sur le front Agnez-les-Duisans, Warlus. Quant à la colonne de toutes armes, signalée en marche de Souchez sur Ablain-Saint-Nazaire, le