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défendre à tout prix. » D’un seul coup, l’ennemi venait d’enlever Souciiez, Givenchy, Petit-Vimy, Vimy, Farbus, Thélus et commençait à s’infiltrer dans la direction de la Targette, cote 140.

La liaison du corps de cavalerie avec la division Fayolle était perdue. Le général Conneau avait donné l’ordre à sa cavalerie de battre en retraite sur Villers-au-Bois et Mont-Saint-Eloi, en recherchant la liaison avec la division Fayolle. La 10e division de cavalerie avait été alertée et placée vers Marœuil pour servir de repli. L’ennemi, à Givenchy, était estimé à une brigade d’infanterie… C’était là peut-être un désastre pour toute l’armée…

Et le corps provisoire qui ne disait rien ! Un officier y fut envoyé en toute hâte et revint à 7 heures au poste de commandement d’Aubigny avec des renseignements signés du général d’Urbal lui-même et qui confirmaient ceux du général Conneau.

Le général d’Urbal faisait appel à la 45e division pour rétablir la situation. Il avait prescrit au général Drude de se porter avec un régiment de la 89e brigade sur Roclincourt, de prendre le commandement du secteur Bailleul-Athies et de reprendre les positions perdues. Il avait prescrit en même temps au général Fayolle de réoccuper avec l’aide de la brigade Quiquandon, de la 45e division, les hauteurs au Nord de Thélus et de Neuville-Saint-Vaast.

Mais il fallait prévoir l’évacuation d’Arras. Alors, avec le dernier régiment de la division Drude, le général d’Urbal faisait en même temps* organiser une position de repli sur les hauteurs au Nord de la Scarpe entre Etrun et Acq et il donnait l’ordre au général Fayolle de faire préparer un point d’appui sur les hauteurs au Sud de Carency, pendant que le général Barbot devait enfin, s’il était contraint à la retraite, se retirer au Sud de la ville par Dainville sur Duisans et Warlus.

Ce n’était pas gai…

Le général de Maud’huy ne disposait plus que des éléments de la 43e division (21e corps d’armée) qui débarquait en ce moment à Saint-Pol. Il donna immédiatement l’ordre de « pousser, en auto, tout ce qu’on pourrait de cette infanterie de Saint-Pol sur Aubigny, » et reçut avis que le ravitaillement en munitions avait pu être fait cette nuit pour toute l’armée.

Or, voici qu’après la gauche, c’était maintenant la droite de l’armée qui menaçait de lâcher. A 7 heures 30, le 10e corps