dont nous venions d’apprendre l’arrivée incessante par chemin de fer et sa mise à la disposition du corps provisoire.
— On peut, dans ce moment-ci (11 heures), me répondit le général d’Urbal, débarquer à Arras les éléments d’infanterie de cette division. Mais pour toute autre chose que l’infanterie, je dis nettement non. Encore est-il qu’il vaudrait mieux, à mon avis, débarquer l’infanterie ailleurs tant que je n’aurai pas pu constituer dans le « couloir de la Scarpe » un barrage solide a Athies et au Point du jour.
— Vos intentions pour cet après-midi, mon général ?
— Actuellement consolider mon centre à Athies et à Feuchy et pousser sur Fampoux. Ultérieurement pousser peut-être une attaque générale avec le concours de mes deux divisions sur Gavrelle.
Je revins auprès du général de Maud’huy… qui venait d’apprendre que l’attaque du 10e corps avait échoué devant des tranchées creusées par l’ennemi aux débouchés Est de Neuville-Vitasse… Les Allemands avaient profité de la nuit pour se fortifier et l’occasion perdue la veille était déjà passée.
Que faire ? Remettre de l’ordre dans les unités du 10e corps. Réorganiser le commandement. Améliorer les liaisons. Soutenir l’idée du général d’Urbal d’attaquer sur Gavrelle en étendant vers le Nord la zone du 10e corps et en portant les première et troisième divisions de cavalerie nettement en échelon offensif en avant de la gauche de la division Fayolle pour attaquer la droite ennemie vers Hénin-Liétard. Enfin pousser audacieusement à Arras même les débarquements de l’infanterie de la 45e division qui arrivait si heureusement à la rescousse.
Et de 14 heures à 16 heures je repris mon « poste d’observation ».
A notre gauche vers Ablainzevelle, les éclatements des schrapnells avançaient de plus en plus vers l’Ouest. Où donc allaient-ils s’arrêter ? En face, vers Neuville-Vitasse, la canonnade avait repris brusquement, et, vers 16 heures, je vis des batteries de 15 qui refluaient à grande allure sur le propre poste de commandement du général de Maud’huy, et qui venaient se remettre en position juste derrière notre maisonnette.
Bientôt les « départs » nous assourdirent, et nous apprîmes qu’une violente contre-attaque ennemie venait de pénétrer dans Neuville-Vitasse…