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LETTRES
AU CARDINAL MATHIEU [1]
{1895-1906)


Paris, le 22 juin 1893.

MONSEIGNEUR,

Si je ne vous ai pas écrit plus promptement pour vous exprimer toute ma reconnaissance de l’accueil que vous avez bien voulu me faire à Angers, et me ménager vous-même auprès de vos diocésains, vous ne m’aurez pas, je pense, intérieurement accus » ; de négligence, — et encore moins d’ingratitude, — mais vous m’aurez excusé plutôt sur le formidable arriéré de besogne que je retrouve à Paris, quand il m’est arrivé, comme ce mois-ci, de m’absenter une quinzaine de jours. Ce n’est rien de très important, à la vérité, mais c’est un détail à n’en plus finir, et parce que c’est le genre de travail le moins attrayant qu’il y ait au monde, il dure bien plus longtemps qu’il n’en vaudrait la peine.

Mais me voici rentré dans mon courant, et le premier instant de loisir que ; je trouve, j’en profite pour vous dire ce que je ne saurais trop vous redire : combien je vous suis obligé de votre bienveillance, et l’inoubliable souvenir que j’en ai rapporté. Plus de mots en diraient moins, et je suis bien sûr que Votre

  1. Au moment où les négociations se poursuivent avec le Vatican, il nous a paru qu’il y avait intérêt à publier les lettres adressées par Ferdinand Brunetière au cardinal Mathieu. Elles sont précieuses pour l’histoire des années qui ont précédé et suivi la rupture avec Rome et le vote de la loi de séparation. Nous exprimons notre gratitude à M. le chanoine Marin, de Nancy, qui a bien voulu nous les communiquer.