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logues, et je n’insiste pas. D’autre part, — et ceci achève notre démonstration sur ce point, — l’amplitude de la variation diurne (en tenant compte en chaque lieu de la force qu’elle représente), est la plus grande en moyenne dans les régions équatoriales de la terre, là où l’intensité du rayonnement solaire est la plus forte, et diminue en se rapprochant des pôles, à mesure que l’insolation elle-même diminue.

D’autres faits encore plus démonstratifs, s’il est possible, sont venus établir définitivement que la variation diurne des éléments magnétiques est sous la dépendance étroite du soleil.

Chacun sait que le disque solaire est quelquefois obscurci par des taches sur la nature desquelles on n’est pas encore complètement renseigné, — mais est-il quelque chose sur quoi nous soyions renseignés ? — Ces taches, dont j’aurai l’occasion d’examiner quelque jour les curieuses particularités physiques, ne sont pas toujours également nombreuses et également étendues sur le soleil. On sait depuis un siècle et demi que l’importance des taches sur le soleil subit une périodicité régulière d’à peu près onze ans. Certaines années, les taches manquent presque absolument, puis, pendant trois ou quatre ans, leur nombre et leur étendue augmentent progressivement jusqu’à un maximum où elles occupent une fraction importante de la surface solaire ; puis elles diminuent pendant environ six ans jusqu’à un minimum d’une certaine durée où le soleil est dépourvu de taches, puis le même cycle de variation recommence indéfiniment. J’aurai l’occasion de revenir sur cette étrange pulsation, qui, comme je ne sais quelle monstrueuse respiration lentement rythmée, ouvre et referme périodiquement la surface rayonnante du soleil.

Certaines particularités méritent pourtant que nous nous y arrêtions dès maintenant. Tout d’abord il est prouvé que les taches sont des dépressions, des trous de la surface solaire. Cela résulte notamment de l’apparence qu’elle prend, lorsque la rotation solaire amène la tache vers le bord. On voit alors nettement, par la perspective et l’apparence de la pénombre qui lie le milieu sombre de la tache à la photosphère, que cette tache est une cavité. En outre des taches, à côté de celles-ci et simultanément, la surface solaire montre au contraire des parties très brillantes qu’on appelle les facules et qui sont au contraire des parties saillantes de la photosphère, c’est-à-dire qui sont aux taches ce qu’un sommet montagneux est à une vallée.