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entre Valdagno et Vicence, tandis que les deux seules divisions anglaises alors rendues en Italie ne sont pas en position de Vicence à Montegalda avant le 24.

Le 17, le général Wilson repart pour la France. Le général Plumer, commandant les forces britanniques en Italie, le remplace dans les conférences matinales qui se poursuivent quotidiennement, entre te général Diaz, le général Foch et lui. Les actions qui ont alors lieu, chaque jour, sur le front des 1re, 4e et 3e armées se développent à l’avantage des Italiens et font bien augurer de l’issue de leur défensive. Les gains ennemis, lorsqu’il y en a, sont de peu d’importance ; les troupes italiennes contre-attaquent, le moral est en hausse. Ainsi le 18 novembre, sur le Monte-Tomba où une attaque est repoussée, les Allemands prennent pied seulement sur un saillant de la position. Ainsi le 21, sur les avancées du Grappa et du Tomba, sur le plateau d’Asiago, où la lutte se maintient vive. Ainsi, le 22 et le 23, dans les mêmes régions. Partout la résistance est énergique, les contre-offensives sont vigoureuses, les organisations se renforcent et la situation se raffermit.

Au cours de cette période, où pourtant la confiance renaît à tous les échelons de la hiérarchie, le Comando-Supremo fait parvenir au général Foch, le 18 novembre, une série de documents datés du 12 au 17 et relatifs à l’organisation d’une éventuelle retraite sur le Mincio. Simple précaution sans doute. Le général Foch ne laisse pas toutefois d’en être alarmé, la trouvant intempestive dans les circonstances actuelles, et, le 19, à la suite d’une réunion chez le général Diaz, où il a insisté chaleureusement en faveur de la résistance sur place, il laisse au commandant en chef italien la note suivante, qui résume ses conseils :


L’idée exclusive qui doit animer tout combattant est de ne plus abandonner un mètre du sol de la Patrie. Nous en avons aujourd’hui le moyen. Les troupes sont réorganisées. Elles viennent de montrer leur valeur. Les Alliés sont arrivés.

Le procédé, la défensive, est facile à organiser avec l’armement actuel, contre une attaque de troupes de campagne. Les levées de terre, les localités, les obstacles de la nature organisés défensivement, reliés entre eux par des bouts de tranchées garnis de mitrailleuses, et détendus par une troupe vigilante, constituent une ligne qui arrête net, aidée de barrages d’artillerie, les troupes qui ne disposent que des moyens de la guerre de campagne. Ce procédé doit être appliqué par