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aux côtés du général Foch et du général Wilson, le gouvernement italien porte son choix sur le général Cadorna, qui sera remplacé à la tête des armées italiennes. Le choix de son successeur n’est pas encore arrêté ; mais son remplacement dans les fonctions de chef d’Etat-major général, qui comporte en Italie le commandement en chef des armées, date également de Rapallo. Prise dans la plénitude de leur indépendance par le président du Conseil Orlando et les membres dirigeants de son cabinet, la décision, il n’est pas audacieux de le supposer, a été apportée par eux de Rome, déjà arrêtés en principe. Pour première et urgente tâche, les trois membres du nouveau Conseil militaire interallié auront à rendre un compte exact de la situation actuelle sur le front italien, à apprécier la valeur du concours qu’il convient d’apporter à l’armée de nos alliés et à en référer le plus tôt possible aux gouvernements, qui décideront. Cette mission leur est définie par les instructions suivantes, portant la date du lendemain, 7 novembre :


Instructions pour les conseillers militaires permanents.

1° Le Conseil supérieur allié réuni à Rapallo le 7 novembre 1917 donne comme instruction à ses conseillers militaires permanents de lui faire immédiatement un rapport sur la situation actuelle du front italien. De concert avec le G. Q. G. italien, ils devront examiner la situation actuelle et, après un examen général de la situation militaire sur tous les théâtres, donner leur avis en quantité et en qualité sur l’assistance à fournir par les gouvernements britannique et français et sur la manière dont elle devra être employée.

2° Le gouvernement italien s’engage à donner comme instruction au Comando-Supremo de faciliter de toute manière la tâche des conseillers militaires permanents, tant en ce qui concerne les renseignements documentaires (écrits) que les mouvements dans la zone des opérations.


Telle est la nouvelle mission que, pendant la fin de son séjour en Italie, le général Foch va cumuler avec le commandement supérieur des forces françaises envoyées au-delà des Alpes. Disons tout de suite que les Italiens n’auront pas à se plaindre de la manière dont il s’en acquittera et du résultat auquel elle aboutira. Car son influence, déjà prépondérante dans le triumvirat dont il fait partie et ensuite dans le Conseil de Versailles, ne contribuera pas médiocrement à faire porter à 12 divisions l’effectif anglo-français sur ce front.