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est entre leurs mains, entre les mains de ses enfants. Il est à remarquer, à son honneur, que personne, au cours de la crise qui réunit les Puissances de l’Entente autour d’une Alliée en péril, n’a plus délibérément et plus constamment fait fond sur les ressources, sur le ressort de l’Armée italienne.

Les principes opportunément rappelés par le général Foch amènent le général Porro à accentuer l’expression de sa propre confiance et de celle du général Cadorna dans le succès de la défensive : il prononce même le mot de « certitude. » La suite de son argumentation montre toutefois le Commandement italien désireux de se constituer, le plus tôt possible, par le concours militaire, allié, une forte réserve, une masse de manœuvre, prête à se porter, selon les besoins de la situation, soit vers la Piave, soit vers le Trentin, pour parer à d’éventuelles menaces sur l’un ou l’autre des points faibles de la ligne de résistance : le Montello, sujet à une concentration de feux ennemis, la vallée de l’Adige, le plateau d’Asiago. C’est en effet la gauche du dispositif qui cause le plus de préoccupations au général Porro, exception faite de la région à l’Ouest du lac de Garde (val Gindicaria et val Camonica), qui serait, selon lui, « la direction la plus dangereuse, » si le 3e corps n’y était doublé par les troupes françaises. La nécessité d’une réserve se fera impérieusement sentir, conclut-il, jusqu’à ce qu’aient été reconstitués les éléments restant de la 2e armée, dont on espère tirer une quinzaine de divisions : et c’est pour cela qu’il en a été demandé autant aux Alliés. Pour mettre une réserve à la disposition de l’Italie et, par suite, porter les renforts à l’effectif proportionné aux circonstances, tout le monde, dans la Conférence, se trouve d’accord.

Comme cette discussion laisse toutefois les niinislcsel les clnfs d’iltal-major frainais et ang’ais pM’plexessur l’étenduo du concours nécissaire au fro.it italien ; que le Iransport des contingents, déj\ tlirigés vers ce front, est encore en cours et que le rendement des voi ; s ferrées ne permet pas, pour le mo.nenl, d>‘ faire davantage, — les ch-fs de gouvernement con-vi Minent de subordonner leur décision définitive à l’avis motivé et aux propositions I’MMI -S il « S membres militaires d’un « Comité su péri M. r i..l n’allié, » dont ils ont jeté les basjs le matin même et do.il ils proclament la constitution séance tenante. Embryon du commandement unique, le Conseil de Versailles est issu de cette crise et de cette délibération. Pour y représenter l’Italie