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HIER ET DEMAIN

I
L’OFFICIER

La France est victorieuse. La nation entière est l’artisan de sa victoire. Dans la nation, l’élément le plus méritant est celui qui a souffert, combattu et bravé la mort sur la ligne de feu : le poilu.

A lui le premier hommage du pays reconnaissant.

Le poilu forme une grande famille dont tous les membres participent aux mêmes mérites ; je voudrais préciser le rôle du frère aîné, l’officier français. Dire quelle fut l’œuvre propre du corps d’officiers français, pourquoi cette œuvre fut possible et enfin les enseignements qu’elle nous propose, n’est-ce pas le plus bel hommage aux 36 000 officiers qui sont morts pour la France ? Defunctus adhuc loquitur. Je voudrais les faire parler.


I. — L’ŒUVRE DES OFFICIERS FRANÇAIS PENDANT LA GUERRE


Pendant la guerre, l’armée française a subi une extension formidable ; le caractère de cette extension est d’avoir porté exclusivement sur les cadres.

A première vue, l’affirmation semble étrange et il semblerait plus exact de dire que l’effectif général de l’armée s’est augmenté ; en effet, les classes 14, 15, 16, 17 et 18 sont venues le gonfler sans que le départ incomplet ou ajourné des classes anciennes produise une diminution équivalente ; sans doute aussi les contingents algériens et coloniaux ont fourni un sup-