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allemand s’engage à faire immédiatement une émission correspondante de bons spéciaux au porteur payables en marks or le 1er mai 1926, ou, au choix du gouvernement allemand, le 1er mai de toute année antérieure à 1926.

Toutes les clauses économiques ont été pesées par les artisans de la paix dans un esprit qu’indique éloquemment la Réponse des Puissances alliées et associées aux remarques de la Délégation allemande sur les conditions de la paix :

« Il n’existe chez les puissances alliées et associées, aucune intention d’empêcher l’Allemagne de prendre la place qui lui revient dans le commerce international. Pourvu qu’elle remplisse les conditions du traité de paix et pourvu également qu’elle abandonne les traditions d’agression et d’accaparement qui ont caractérisé ses méthodes en affaires aussi bien qu’en politique, l’intention des Puissances est que l’Allemagne jouisse d’un traitement équitable en ce qui concerne l’achat des matières premières et la vente des marchandises, sous réserve des mesures temporaires établies dans l’intérêt des nations ravagées et affaiblies par le fait de l’Allemagne. »

Les dispositions relatives aux réparations limitent la somme payable par l’Allemagne aux dommages causés aux populations civiles. Elles ne comportent point d’immixtion dans la vie intérieure de l’Allemagne.

L’objet du traité étant de rétablir, dans la mesure du possible, les victimes civiles et leurs biens dans la situation d’avant-guerre, il a été créé un organe permanent, dont la tâche consiste à tenir la comptabilité de cette opération gigantesque, à régler les modalités infiniment variées des restitutions en nature ou en argent, à surveiller jour par jour, heure par heure, l’exécution des clauses multiples de l’instrument international le plus compliqué que l’histoire diplomatique ait connu jusqu’à ce jour : cet organe est la Commission des réparations.


III. — COMMISSION DES RÉPARATIONS

La Commission des réparations se compose de délégués nommés par les États-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Japon, la Belgique et l’Etat serbe-croate-slovène. En aucun cas, plus de cinq délégués ne peuvent prendre part aux débats de la Commission ; ceux des États-Unis, de la