nécessaires à la bataille des Flandres et jugeait impossible de flanquer cette attaque au nord d’Amiens ; même il proposait d’abandonner le saillant d’Ypres, à quoi le général Foch répondait de tenir bon, car « toute évacuation volontaire serait interprétée par l’ennemi comme un signe de faiblesse et comme une incitation à l’offensive. » Le général Fayolle ne croyait pas possible de tenter une opération sérieuse de son côté sans le concours britannique et, bien que le commandement local présentât des projets pour une série d’actions conjuguées sur cette partie du front, il croyait devoir se borner à l’organisation des positions couvrant Amiens.
Le général Foch se décida alors à secourir directement les armées anglaises, en portant en avant d’abord le corps de cavalerie Robillot, puis deux divisions d’infanterie ; le général de Mitry prit le commandement des forces qui arrivaient et formaient un détachement d’armée, sous les ordres du maréchal sir Douglas Haig. Les 5e et 10e armées françaises se rapprochaient. Préoccupé à juste titre de conserver la côte, le gouvernement anglais aurait voulu qu’elles s’engageassent immédiatement sur le front anglais avec toutes les forces françaises disponibles, ou bien que le général Foch se décidât à un important raccourcissement de front. Mais le général Foch menait de tout près cette bataille sans perdre de vue tout l’ensemble ; il obtient que le roi des Belges, augmente son front et libère ainsi sept divisions anglaises, et il limite à une dizaine de divisions l’effort français sur ce terrain. Il tient ainsi tout le compte qu’il faut des appréhensions anglaises et conserve des ressources pour parer à une nouvelle attaque toujours possible, ou bien pour attaquer lui-même. D’ailleurs, la ligne alliée est reconstituée et oppose une résistance solide. L’offensive allemande mollit jusqu’au 25, où un assaut furieux lui donne le mont Kemmel. Mais elle n’ira pas plus loin.
La fin de cette nouvelle action permet au général en chef des armées alliées de préparer cette offensive à laquelle il ne cesse de penser. Le 12 mai, il prescrit au général Pétain le dégagement du chemin de fer Amiens-Paris et il ajoute : « C’est dire que notre offensive ne peut viser un objectif limité par nous-mêmes et à faible portée ; — qu’après avoir arrêté l’ennemi dans les Flandres, en Picardie ou sur la Somme, si nous l’attaquons, c’est pour le battre, le désorganiser le plus possible ; que