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Haig n’avait pas atteint son objectif, qui était la base sous-marine établie par les Allemands sur la mer du Nord ; mais il avait infligé aux armées allemandes des pertes telles qu’elles n’en avaient pas encore subi, dit Ludendorff. C’était la lutte d’usure, entreprise avec de très grands moyens, et menée par des actions successives avec des objectifs limités. Au début de

Bataille des Flandres

cette bataille, les Allemands avaient disposé derrière leurs lignes des divisions d’intervention prêtes à contre-attaquer sur les brèches que l’ennemi ferait dans leur front. Cette méthode s’était trouvée en défaut. Ayant arrêté sa progression sur un front étudié à l’avance et devant lequel s’arrêtait un imposant barrage d’artillerie, leur adversaire résistait presque toujours victorieusement à la contre-attaque improvisée par la division d’intervention. C’est par tâtonnements que Ludendorff en arriva à généraliser l’emploi d’une zone très faiblement défendue en avant de sa ligne principale de résistance, et à déployer derrière chaque division du front une division en soutien, tout en gardant des réserves ; mais il est certain que ce procédé nécessitait l’emploi de grandes forces et la connaissance préalable du front d’attaque. Encore lui fallut-il reconnaître bientôt que cette formule n’était pas infaillible.

Le 21 août, la 2e armée Guillaumat attaqua à Verdun, à cheval sur la Meuse, sur 24 kilomètres ; elle s’emparait de bonnes positions et d’observatoires importants, en atteignant tous ses objectifs ; cette victoire fut complétée le 26 août et le 8 septembre par des actions locales. Prévenu par les préparatifs