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nécessité s’était montrée suffisante à produire une création bien constituée, le Haut Commandement s’en saisissait, reliait les créations analogues écloses sur les autres parties du front et les codifiait. Ainsi fut constitué un organisme bien cohérent et apte à suivre au plus près toutes les exigences de la bataille.

Comme une institution de ce genre est grosse mangeuse de cadres, le Commandement lui a sagement imposé des limites qui empêchaient de démunir la ligne de combat, et après des exagérations inévitables en pareille occurrence, l’institution trouvait son équilibre dans l’équilibre général.

Le principe était de laisser aux chefs de troupe responsables l’instruction que ceux-ci pouvaient pratiquement donner et de leur venir en aide pour tout le surplus par les écoles ou cours spéciaux établis en arrière. Les moyens donnés aux chefs de troupe consistaient d’abord dans les camps d’instruction outillés à la fois pour le repos et pour l’instruction qui étaient organisés à courte distance du front. Malheureusement, les exigences de la bataille ne permettaient d’en user qu’à trop larges intermittences ; il fallait un autre moyen d’une ampleur moindre, mais permanent, celui-là : ce fut le centre d’instruction divisionnaire.

Ce C. I. D. comme on disait, n’est autre que le dépôt de la division ; les renforts venus de l’intérieur s’y arrêtent avant de monter en ligne, les hommes éclopés ou fatigués viennent s’y refaire. Il y a permanence et quasi-sécurité en même temps que relations quotidiennes avec la division ; c’est une arrière-garde à proprement parler. Là est installée une petite usine d’instruction merveilleusement agencée où les gradés, les spécialités se forment, se perfectionnent dans l’ambiance pratique d’un va-et-vient constant avec le front.

Voilà donc les corps de troupe réintégrés dans la fonction qu’ils sont en état de remplir : instruction des grosses unités et formation des gradés troupes. Il reste à former tous les grades d’officiers et les initiateurs des spécialités nouvelles. Ce sera l’objet des écoles ou cours spéciaux. Afin d’obtenir un résultat immédiat, ces cours sont en nombre suffisant pour saisir simultanément non seulement toutes les spécialités, mais tous les grades depuis le chef de section jusqu’au commandant de bataillon et de groupe. Les chefs de corps ainsi que les généraux ne sont pas oubliés et des centres d’instruction leur