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comment finit la guerre.

ments parjures pour qui les traités ne sont que des chiffons de papier, et avec les assassins et les bourreaux de femmes et d’enfants. Après la victoire finale qui les mettra hors d’état de nuire, nous leur dicterons nos volontés.

« À leurs hypocrites ouvertures, la France a répondu par la gueule de vos canons et la pointe de vos baïonnettes. Vous avez été les bons ambassadeurs de la République ; elle vous remercie. »


Un coup d’œil d’ensemble sur l’année 1916 permet de se rendre compte de la répercussion réciproque des événements militaires qui se sont déroulés sur les divers théâtres d’opérations.

La scène s’ouvre le 21 février par l’offensive allemande contre Verdun. À la fois terrible et mesquine, elle se prononce sur un front trop étroit, qui s’élargit un peu, mais pour se rétrécir de nouveau ; malgré la formidable artillerie dont elle dispose et l’emploi sans compter de l’infanterie en formations profondes, elle n’avance que péniblement et ne sait pas profiter du vide qui se trouve devant elle certains jours. Quand elle se décide à s’étendre sur la rive gauche de la Meuse, il est trop tard : la défense s’est ressaisie et organisée. Sa progression se réduit donc à une avance très lente, précédée d’une sorte de broiement mécanique des organisations françaises avec leurs défenseurs sous des tirs d’une intensité croissante ; mais l’avance est continue et les alliés peuvent craindre la chute de la citadelle française.

L’attaque préventive sur le front français s’accompagne bientôt d’une opération analogue sur le front italien. Le 15 mai, l’armée austro-hongroise attaque dans le Trentin sous les ordres de l’archiduc Eugène avec 38 divisions appuyées d’une très forte artillerie. Son avance de 12 à 20 kilomètres rejette les Italiens sur les dernières pentes des montagnes qui dominent la plaine de l’Adige, menaçant tous les arrières de la défense sur la rive gauche de l’Adige. Les Italiens se ressaisissent et contre-attaquent sur certains points. En même temps, l’offensive russe de Galicie ramène vers le Nord toutes les forces autrichiennes disponibles.

Devançant l’heure fixée, afin de secourir l’Italie menacée, le