’est à l’unité de commandement que les Empires centraux
devaient leurs victoires en Russie et en Serbie. M. Aristide
Briand, président du Conseil depuis le 30 octobre 1915,
avait lancé une formule heureuse qui la préparait pour l’Entente :
L’unité d’action sur l’unité de front. Évidemment les
armées alliées ont déjà bénéficié d’une certaine solidarité :
l’avance russe en Prusse orientale en août 1914 a eu son influence
sur la victoire de la Marne, et réciproquement les offensives
d’Artois et de Champagne ont limité les progrès allemands
en Pologne et en Livonie. Mais il fallait établir une coordination
permanente entre des actions très éloignées, menées par
des Gouvernements bien différents et avec des moyens bien dissemblables.
Le 6 décembre, les généraux Joffre, Haig, Alexeieff
et Cadorna se réunirent à Chantilly sous la présidence du généralissime
qui venait de recevoir le commandement de toutes
les armées françaises, y compris celle de Salonique. Une offensive
générale fut décidée, qui devait commencer simultanément
sur tous les fronts, dès que l’armée anglaise serait pourvue des
renforts qu’elle attendait, et que l’armée russe très éprouvée
aurait pu se reconstituer ; si l’ennemi attaque le premier sur un
point du front, l’assailli sera secouru par ses alliés dans toute
la limite du possible.
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COMMENT FINIT LA GUERRE [1]
II [2]
1916 — VERDUN ET LA SOMME