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mécaniciens et chauffeurs, qui auraient le droit de se juger menacés dans l’exercice de leur profession, dans leur gagne-pain. C’est ce qui s’est produit au commencement du siècle dernier, dans l’industrie du tissage, lorsqu’apparut le métier Jacquard. Dans le cas actuel, rien de tel à craindre, parce que, dans les années qui vont s’écouler, d’ici à la constitution complète de la flotte marchande de 5 millions de tonnes que nous prétendons avoir (à très juste titre), du reste, on sera constamment à court de personnel. Disons même que, si l’on ne se résolvait pas à orienter la construction des machines marines dans le sens que je préconise, — avec beaucoup d’autres, — on n’arriverait probablement pas à fournir en temps utile à la flotte nouvelle, munie des anciens appareils, les mécaniciens et chauffeurs qui lui seraient indispensables. Le matériel serait en avance sur le personnel, et de lourds capitaux se trouveraient pendant quelque temps sans rémunération.

Quant à l’adaptation du personnel actuel au service des moteurs à combustion interne, il n’y a, de ce côté-là, aucun mécompte à redouter, surtout dans la conduite des appareils de l’espèce destinés à la marine marchande, appareils qui, pour des raisons dont l’expose nous entraînerait trop loin, seront toujours beaucoup moins délicats que ceux de la marine de guerre, que ceux des sous-marins surtout.


Résumons-nous.

Après cinquante ans de stagnation ou tout au moins de progrès fort lents, toujours discutés par les représentants d’intérêts particuliers, d’ailleurs très respectables, propriétaires et exploitants des mines de charbon, constructeurs de machines et de chaudières à vapeur, etc. les combustibles liquidés arrivent à balancer leurs rivaux, les combustibles solides : houille, anthracite, coke, lignite. Leur emploi dans la marine se révèle de plus en plus avantageux. Les objections que l’on faisait à cet emploi disparaissent peu à peu. Les circonstances, l’essor de l’automobilisme et de l’aviation, principalement, la crise du charbon, aussi, nous ont obligés à constituer sur notre sol des stocks importants qui s’accroissent tous les jours. Ce sol lui-même recèle des huiles combustibles dont quelques nappes