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environs de Relizane et de Mostaganem, et l’on vient d’en découvrir une, dont on attend beaucoup, au Maroc.

Sans aller jusqu’à dire avec d’éminents spécialistes qu’il y a des hydrocarbures liquides partout et qu’il n’est que de les bien chercher, — ce qui, à la vérité, peut entraîner à de fortes dépenses, — on peut affirmer du moins que nous trouverons bientôt sur notre sol un très fort appoint aux arrivages maritimes réguliers qui nous sont assurés dès maintenant. En revanche, il semble qu’on n’ait pu découvrir de gisement d’huile minérale en Angleterre, jusqu’ici du moins, et l’on pense bien que cette circonstance ne facilita pas la tâche que s’était donnée le vaillant amiral Fisher. Il finit par réussir, cependant, et l’on peut dire que la flotte moderne britannique chauffe exclusivement au pétrole. Quel approvisionnement cela représente-t-il ? Combien de millions de tonnes d’huile renferment les magasins des arsenaux anglais, c’est ce qu’il n’est pas aisé de dire, en ce moment. On le saura plus tard, comme on sait aujourd’hui, à peu près, quels sont les approvisionnements de charbon. Et à ce propos, lord Fisher nous apprend qu’il est question de constituer, pour les navires qui emploieront le pétrole, non seulement des dépôts fixes, à l’extérieur, analogues aux coaling stations depuis longtemps connues, mais des dépôts flottants et navigants.

La position de ces dépôts ambulants, — navires-citernes de grandes dimensions, — serait donnée sur un carnet spécial, édité soit par les amirautés, soit par les « Lloyds. » Ces bâtiments, étant d’ailleurs pourvus de la télégraphie sans fil, seraient toujours à même de faire connaître leur position.

« Ainsi, écrit l’amiral, lorsque le chef mécanicien d’un navire à moteur au pétrole viendrait rendre compte à son commandant que son approvisionnement d’huile touche à sa fin, celui-ci n’aurait qu’à consulter son carnet des oilers ships, — ou à envoyer un radio-télégramme, — après quoi, donnant la route à son timonier, il pourrait dire : « A 10 milles d’ici, nous allons trouver notre affaire. » Et que la mer fût calme on agitée, il aurait toujours la certitude de reconstituer le plein de ses soutes-citernes. »

Calme ou agitée, il faut s’entendre. Par grosse mer, la manœuvre à faire, — « un tuyau en caoutchouc à allonger, que soutient un câble à flotteurs, » — ne serait pas toujours facile ;