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toujours préoccupé de l’incompréhension du gros du public au sujet de ces grands problèmes, il s’écrie : « À quoi sert que je dise à l’opinion anglaise que, dans peu d’années, nous aurons besoin d’une espèce d’hippopotames, tout à la fois pour la marine de guerre et pour celle du commerce ? Comment le public comprendrait-il réellement ce que savent et prévoient les gens de mer, à savoir que le navire aérien de combat est déjà en mesure de couler tout bâtiment naviguant en surface, quel que soit son type ? Et cela est si sûr que les vaisseaux submersibles ne tarderont pas à s’imposer. »

L’amiral anglais souhaite que l’Amirauté s’inspire de ces idées directrices. Qu’il nous soit permis de formuler le même vœu en ce qui touche les organismes dirigeants de notre marine. Cette marine, il faut qu’elle se le dise résolument, son avenir n’est pas seulement sur la mer, — ni dans la mer, — il est aussi dans les airs.


Mais s’il en est ainsi et qu’aussi bien pour le service des bâtiments de surface et de plongée que pour celui des aéronefs de tout genre, on doive prévoir le plus large emploi du moteur à combustion interne, il faut d’ores et déjà se préoccuper de la constitution de larges stocks à l’intérieur et de dépôts abondamment fournis à l’extérieur, dans les « bases de ravitaillement, » ou bases secondaires d’opérations.

Nous avons déjà vu que les circonstances les plus impérieuses nous avaient conduits à satisfaire à la première de ces deux conditions. Nous avons aujourd’hui et nous continuerons certainement à avoir des stocks considérables sur notre territoire. Ces stocks seront-ils toujours alimentés par la voie de mer, ce qui est fâcheux, assurément, encore qu’il ne faille pas exagérer les inconvénients de cet état de choses ? Il est bien permis d’espérer que non, au moment où se développe l’exploitation de notre gisement alsacien de Péchelbronn et où, de divers côtés, on signala l’existence de nappes plus ou moins importantes, qu’annonçaient, d’ailleurs, des suintements de schistes bitumineux déjà connus et même exploités.

Nos « zones hydrocarburées » se trouvent dans le Jura et dans l’Ain, dans le Puy-de-Dôme, l’Allier et la Saône-et-Loire, dans le Gard et l’Hérault. Il y en a deux eu Algérie, aux