Après une guerre aussi terrible que celle qui vient de s’achever, et toute question de sentiment mise à part, l’intérêt qu’un pays attache à l’amitié ou à l’alliance d’un autre est en étroit rapport avec les services qu’il a reçus de lui. Il ne sera pas inutile de récapituler les services que la France a reçus de l’Italie, au cours de cette guerre, et de s’efforcer de les estimer à leur juste prix, en se gardant également de l’apologie et du dénigrement. En regard de ces services, doivent être placés, bien entendu, ceux que l’Italie a reçus de la France ; car, pour donner son exacte valeur relative à ce que notre pays a obtenu, il est évidemment nécessaire de faire entrer en ligne de compte ce qu’il a accordé. De cet examen se dégagera l’intérêt pratique que présentent, pour la France, des liens d’amitié ou d’alliance avec l’Italie.
Le premier, incontestable et très grand service que l’Italie a rendu à la France, pendant la guerre, est sa neutralité.
Les Italiens, qui se plaisent k établir leur compte créditeur à notre égard, y font entrer leur neutralité pour une part considérable. Ils n’ont pas tort. Elle a consacré, par le jugement d’une des puissances de la Triple Alliance, le caractèreÉÉÉ