et communicatif, un clair résumé de la situation ponctué de gestes expressifs, une décision énergique qu’il condense parfois en une courte note laissée à portée de la main : le général Foch ne commande pas, il persuade, et cet avis n’est nullement un ordre ; mais il reste là, écrit, suggestionne la volonté, prolonge et matérialise la parole du général français, après que d’autres devoirs ont appelé son action sur d’autres points du champ de bataille.
Partout où il est besoin, les troupes françaises arrivent en renfort ou agissent par des attaques latérales : les Alliés constatent de leurs yeux que c’est à tous que le général Foch demande le maximum d’effort, et ils le donnent.
Le point critique de l’action fut dépassé le 31 octobre. Mais
l’arrivée de la garde allemande fut le signal d’une violente
attaque les 10 et 11 novembre. Puis la lutte s’amortit, les
défenses s’établirent des deux côtés, et au milieu de novembre,
le front se fixa. Dans les deux camps, on s’était enterré de plus
en plus dans des organisations qui se perfectionnaient chaque
jour. Les lignes de tranchées se doublaient, se triplaient,
réunies par des boyaux et par des bretelles permettant de cloisonner
toute avance de l’adversaire. Des nappes de fil de fer
s’étendaient en avant des fronts, toujours plus denses et plus
compliquées ; les abris souterrains se perfectionnaient, les
deuxièmes positions se créaient, puis les positions de repli, les
centres de résistance, dotés d’enceinte continue. L’attaque
recherchait en même temps les procédés nouveaux contre cette
débauche imprévue de moyens défensifs et de nouveaux engins
s’improvisaient. Les Allemands mettaient en batterie des lance-mines
de divers calibres, les Français exhumaient du fond des
arsenaux les mortiers lisses des anciens sièges. Les modèles
de grenades variaient à l’infini ; les charges allongées et les
brouettes blindées se préparaient a détruire les réseaux de fils
de fer. De la Suisse à la mer du Nord, la guerre de mouvement
était terminée et la guerre de positions commençait.
Ce rapide exposé permet de saisir les conditions qui ont présidé au début de la grande guerre et d’expliquer les premiers revers des armées françaises et les succès qui les ont suivis.