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LITTÉRATURES ÉTRANGÈRES

COMME AU SIÈCLE D’ÉLISABETH


E.-B. OSBORN : THE NEW EL1ZABETHANS[1]


« Il y avait en lui un mélange de deux caractères que l’on trouve rarement ensemble : celui de l’homme de sport et de l’homme d’aventures, réuni avec les goûts de l’homme d’études et de l’homme du monde. C’était une de ces figures qui auraient trouvé leur vrai cadre dans le large horizon du siècle d’Elisabeth, dans la société des Sidney, des Raleigh, et il eût été acclamé par les habitués de la taverne de la Sirène… » C’est en ces termes que Sir Rennel Rodd parlait d’un de ses jeunes collègues dans la carrière diplomatique, tué prématurément dans les tranchées de Gallipoli, le lieutenant Charles Lister, fils de lord Ribblesdale. Ces paroles à leur tour servent d’épigraphe à un recueil précieux de notices biographiques consacrées aux jeunes écrivains, aux artistes anglais tombés pendant la guerre, à peine moins nombreux, hélas ! chez nos alliés qu’en France.

De toutes les « erreurs psychologiques » de l’Allemagne, je ne sais s’il y en a eu une plus grave, après celle de nous prendre pour un peuple dégénéré, que celle qui se résume dans le haineux sarcasme de l’Empereur sur la « méprisable petite armée anglaise. » Comment cette armée de Marlborough et de

  1. Londres et New-York, John Lane, in-8o, 1918. — Cf. Rupert Brooke, Collected Poems, with a memoir (par Ed. March). Letters from America, préface de Henry James, Londres, Sidgwick et Jackson Ltd., 2 vol. in-8o 1916. Georgian Poetry (1911-1912) 11e édit. 1918, Londres, The Poetry Bookshop.