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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




Le début de l’année 1920 a marqué en France le renouvellement de tous les pouvoirs. Après la Chambre, après les assemblées départementales et municipales, après le Sénat, est arrivé le tour des grandes fonctions de l’État. M. Paul Deschanel vient d’être élu Président de la République ; M. Léon Bourgeois vient d’être appelé à la présidence du Sénat ; la Chambre des députés devra prochainement nommer un président ; M. Millerand enfin est devenu chef du gouvernement après le départ de M. Clemenceau. À une politique nouvelle, il faut des hommes nouveaux. La période de transition qui a suivi l’armistice est close, le travail de reconstitution et de réorganisation commence. Les changements qui viennent de s’accomplir sont la conséquence naturelle des élections et l’application du programme approuvé par la consultation générale du pays. Ce serait en dénaturer le sens que d’y voir de simples incidents de la vie publique ou un souvenir des habitudes d’avant-guerre. Ils marquent la volonté de mettre en pratique une politique adaptée aux événements : les portes de l’avenir viennent d’être largement ouvertes.

Le Congrès de Versailles, réuni le 17 janvier, a nommé Président M. Paul Deschanel par 734 voix sur 888 votants. Jamais élu de l’Assemblée nationale n’avait recueilli de plus nombreux suffrages. Ni Jules Grévy, ni Sadi-Carnot, ni M. Poincaré de qui les élections ont été dues jadis à un consentement général des membres du Congrès ne se sont trouvés investis d’une plus complète confiance. M. Paul Deschanel a eu l’honneur de rassembler toutes les bonnes volontés et toutes les adhésions. Au moment où prenait fin le Septennat de M. Raymond Poincaré, tout entier rempli par le dur labeur de la guerre et terminé dans l’éclat de la victoire, le Congrès a voulu donner le Septennat qui sera celui de la réorganisation et du travail de la