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REVUE MUSICALE


Théâtre Lyrique : Tarass-Boulba, drame lyrique en cinq tableaux ; paroles de Louis de Gramont, musique de M. Marcel Samuel-Rousseau. — L’Enfant prodigue, La damoiselle élue et la Boîte à joujoux, de Claude Debussy. — Méphistophélès, opéra d’Arrigo Boito, version française de M. Paul Milliet. — Théâtre de l’Opéra : Goyescas, scènes lyriques ; paroles de M, Periquet « traduction de M. Louis Laloy), musique de Granados. Reprise de Sylvia. — Théâtre de l’Opéra-Comique : reprise de la Basoche, de MM. Albert Carré et André Messager.— Louis Diémer.


Le défunt Théâtre-Lyrique a bien fait de jouer Tarass-Boulba. La partition de M. Marcel Samuel-Rousseau mérite qu’on l’assure de sentiments plus que distingués, sympathiques. Il y a vingt et un ans, bientôt vingt-deux, à l’Opéra, la Cloche du Rhin, de Samuel Rousseau, ne passa point non plus inaperçue, ni même indifférente. Et pour la piété du fils un rappel favorable de l’œuvre paternelle aura quelque douceur.

Vous n’êtes pas sans ignorer que Tarass-Boulba fait partie des Récits de Mirgorod, publiés par Gogol en 1834. C’est l’épopée « en prose) de la vie cosaque. Le librettiste en a tiré drame de batailles, de pillage et de carnage, d’amour aussi, dont voici l’argument. Tarass Boulba, le terrible chef cosaque, a deux fils : Yégor, farouche comme son père, et le doux et pieux Andry. Ce dernier, étudiant au séminaire de Kiew, s’est épris de la belle Xénia. Mais voici que les Cosaques s’en vont en guerre contre les Polonais, leurs éternels ennemis. Boulba rappelle Andry et l’emmène. Or il arrive que « les écumeurs de la steppe » viennent mettre le siège devant la ville de Doubno, laquelle a justement pour gouverneur le père de Xénia. A peine Andry l’a-t-il appris, qu’avec une soudaineté qui ne laisse pas de nous surprendre, il passe, non seulement à l’ennemie, à sa chère